Face à une crise énergétique persistante qui affecte gravement le Mali depuis plusieurs mois, des initiatives sont en cours pour résoudre le problème. Ainsi, ce mardi 16 avril 2024, le Mali et le Niger ont conclu un accord commercial majeur pour la fourniture de gasoil.
Le contrat, signé entre Ali Cheibou Hassan, Directeur général de la Société nigérienne de pétrole (SONIDEP SA), et le Directeur général d’Énergie du Mali (EDM SA), porte sur la fourniture de 150 millions de litres de gasoil, d’une valeur totale de 49 200 000 de Francs CFA. Ce carburant sera fourni à un prix préférentiel de 328 F CFA le litre, soit près de la moitié du tarif normal de 598 FCFA le litre.
La cérémonie de closing de cet accord se voulant stratégique a été présidée par le Premier ministre malien, Choguel Kokala Maïga. Le contrat de 12 mois place désormais le Mali en tant que principal client de Niamey en termes de volume de gasoil.
Une réponse aux défis énergétiques du Mali
Ce partenariat intervient à un moment critique pour le Mali, où la disponibilité et le coût du gasoil ont fortement impacté la production d’électricité. En effet, dans une conférence de presse accordée aux médias maliens en mars dernier, Abdoulaye Djibril DIALLO, Directeur général d’EDM, a estimé environ 70% de la production totale d’Énergie du Mali qui provient de sources thermiques, engendrant des coûts considérables. Avec un chiffre d’affaires quotidien d’environ 500 millions de FCFA et des dépenses journalières de 1,2 milliard de FCFA uniquement en gasoil. Le pays avait estimé, pour sa production d’électricité en 2024, un besoin approximatif de 500 millions de litres de combustibles d’une valeur de 309 milliards de FCFA afin de couvrir la demande nationale.
Défis logistiques et perspectives
Toutefois, la mise en œuvre réussie de cet accord nécessitera une gestion logistique efficace. Le ministre du Pétrole du Niger, Mahamane Moussa Bako Barké, a souligné l’importance de mettre en place des structures logistiques robustes, y compris des parcs de citernes et des escortes pour sécuriser ces camions-citernes, ainsi que l’ouverture de comptes bancaires dédiés dans les trois pays de l’Alliance des États du Sahel (AES).