La Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a publié, le mardi 23 avril 2024, la situation du secteur de la microfinance au 31 décembre 2023 dans l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA). Le secteur a poursuivi son expansion solide à la fin de l’année 2023, desservant plus de 18 millions de clients à travers un réseau de 4 778 points de service dans les huit pays membres de l’Union. Cependant, cette croissance est marquée par des tendances contrastées qui nécessitent une attention soutenue.
Défis saisonniers et collectes de dépôts
Au quatrième trimestre, la collecte de dépôts a enregistré un léger recul, suivant les variations saisonnières habituelles. Les dépôts collectés par les institutions de microfinance s’élèvent à 2 263,8 milliards FCFA, en baisse de 8,8 milliards FCFA (soit -0,4%) par rapport au trimestre précédent. Malgré cela, une augmentation annuelle de près de 12% a été observée. Plusieurs pays, notamment le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Mali et le Niger, ont connu des baisses trimestrielles, tandis que le Sénégal, le Togo et la Guinée-Bissau ont enregistré des hausses.
Expansion notable des crédits
L’encours des crédits octroyés par les SFD a augmenté de 125,3 milliards FCFA (soit +5,1%) au dernier trimestre de 2023, pour s’établir à 2 561,1 milliards FCFA. Sur une base annuelle, l’augmentation atteint 18%. Le Sénégal, le Bénin et le Togo ont connu des hausses significatives des crédits, reflétant une forte demande et une activité économique soutenue.
Amélioration de la qualité des crédits
La qualité du portefeuille de crédits des SFD s’est améliorée au cours du dernier trimestre 2023, avec une baisse marquée des créances en souffrance de 24,9 milliards FCFA (soit -13,6%). Le taux de créances en souffrance a chuté à 6,2%, en baisse par rapport aux trimestres précédents, mais reste au-dessus de la norme maximale de 3%.
Gouvernance et supervision
Neuf institutions de microfinance ont été placées sous administration provisoire à la fin de l’année, soulignant la nécessité de renforcer la gouvernance et la supervision du secteur. Cela représente une légère amélioration par rapport au trimestre précédent.