Le Président de la Transition, le Capitaine Ibrahim Traore a accordé un grand entretien aux journalistes de la Télévision nationale du Burkina, ce vendredi 26 avril 2024, à Bobo-Dioulasso, avant le lancement des activités de la semaine nationale de la culture. Pendant plus d’une heure, le Chef de l’État a abordé des sujets en lien avec la culture, la lutte contre le terrorisme, la coopération de défense entre les pays de l’Alliance des États du Sahel, les relations de coopération avec les pays voisins du Burkina, la diplomatie et la dette intérieure ainsi que l’industrialisation du Burkina, l’agriculture et la construction des infrastructures.
Sur le plan économique, le Président Traoré a souligné la nécessité de s’attaquer à la dette intérieure pour relancer l’économie burkinabè. Dès la semaine prochaine, le gouvernement procèdera au paiement des petites dettes, puis aux dettes plus importantes, dans l’objectif d’injecter des liquidités dans l’économie et de soutenir les secteurs clés.
En ce qui concerne les relations entre le secteur bancaire et les sociétés d’État, Traoré a dénoncé les dépôts à terme (DAT) effectués par les sociétés d’État dans les différentes banques commerciales. Il estime que cela est préjudiciable au développement économique et préfère que ces ressources soient investies directement dans l’économie. Cette réorientation pourrait provoquer des mécontentements au niveau des banques, mais le Président insiste sur la nécessité de stimuler l’économie nationale avant tout.
Le Président Traoré a dévoilé une stratégie de financement pour l’industrialisation. Cela inclut la transformation de la Caisse de Dépôts et Consignations (CDC) en Caisse de dépôts et des investissements (CDI) et la redynamisation du Fonds Burkinabè de Développement Économique et Social (FBDES). Les sociétés d’État seront également mobilisées pour financer l’industrialisation.
La mise en place d’un nouveau code minier devant l’Assemblée législative de transition devrait exploiter davantage les ressources aurifères pour financer les efforts d’industrialisation. Des unités de traitement supplémentaires sont prévues pour accompagner celles existantes à Zorgho et dans le sud-ouest avec la Société nationale des substances précieuses (Sonasp).
En matière de lutte contre la corruption, Traoré s’est montré déçu par l’ampleur du fléau. Il envisage la création de structures anti-corruption au sein des ministères, ainsi qu’une structure centrale au sein de la Présidence pour recueillir les dénonciations.
Le gouvernement s’engage à soutenir les agriculteurs avec des équipements, des semences et des engrais, notamment pour favoriser l’autosuffisance alimentaire et réduire les coûts d’importation. La production de blé est identifiée comme une priorité pour minimiser les sorties de devises liées à l’importation de blé et de farine.
Enfin, Traoré a confirmé la construction de nouvelles infrastructures, particulièrement des routes pour interconnecter les villes, ce qui facilitera le transport de biens et de personnes.
Cet entretien met en lumière la vision économique ambitieuse du Président Traoré pour redresser le Burkina Faso et faire face aux défis actuels. Les actions prévues pour l’industrialisation, l’agriculture et la lutte contre la corruption devraient contribuer à revitaliser l’économie du pays.
Par : OD