Les transactions financières islamiques sont pour leur plupart basée sur la marge bénéficiaire (mourabaha, leasing…). Le financement de partage du profit est négligeable. Les banques trouvent ce mode plus coûteux. Le choix du bon projet à financer exige une étude de faisabilité, une évaluation technique et financière, l’octroi d’un appui technique, un appui financier aux entrepreneurs, des audits. Ce qui fait que la plupart des banques islamiques se tournent de cette pratique de capital-risque vers les modes à rendement fixe.
Le financement de partage de profit est plutôt un catalyseur du développement économique. C’est aussi un mode qui peut apporter aux banques islamiques des rendements importants, comme ce que rapportent les projets porteurs aux sociétés de capital-risque occidentales. Le risque et les coûts élevés peuvent être surmontés en développant les produits et en établissant un cadre institutionnel approprié.
Des cadres institutionnels orientés vers les besoins spécifiques des banques islamiques est nécessaire. Dans la plupart des pays, les banques islamiques sont sous le contrôle des banques centrales qui leur appliquent le même traitement que les banques commerciales conventionnelles. Certains contrats des banques islamiques comme la Moucharaka et la Moudharaba ont une nature spécifique. Ils impliquent une participation continue de la banque dans le projet tant qu’il est opérationnel.
La bonne compréhension de la nature technique des activités d’investissement des banques islamiques impliquerait une régulation plus équitable. De plus, les banques islamiques sont amenées, tout comme les banques commerciales conventionnelles, à maintenir une partie de leurs dépôts auprès des banques centrales. Ce sont des placements sans rendements pour les banques islamiques. Ces dernières n’acceptent pas les intérêts sur ces dépôts.
Le financement à long terme est un besoin pour l’économie. Dans la finance conventionnelle, les obligations et les actions à long terme assurent ce financement. Les marchés boursiers et les sociétés de participation se situent au centre de cette fonction. Dans un système financier islamique, les obligations à intérêt ne sont pas utilisées. D’où le besoin important pour des marchés boursiers développés. L’épanouissement de ces marchés boursiers favorisera les
contrats participatifs. Il permettrait des sorties réussies et rentables aux investisseurs islamiques.
De plus, la tendance mondiale des épargnants est de déplacer leur argent des comptes bancaires traditionnels et des bons de trésor à faible rendement vers des institutions plus rentables (fonds mutuels, fonds d’actions, les institutions de retraite etc..). Les investissements de participation marquent les marchés financiers internationaux et le système financier islamique est amené à y accorder plus d’importance. Les banques islamiques, même en optimisant l’utilisation de leurs contrats participatifs de capital risque, ne peuvent contribuer à elles seules à un niveau d’investissement suffisant. L’épanouissement d’institutions de participation islamiques (fonds mutuels, sociétés de capital-risque islamiques etc.) est nécessaire.
Dr Ismaël Nandian OUEDRAOGO
PHD en Finance Islamique