Par la rédaction
Le Gouvernement burkinabè a annoncé la nationalisation de la Banque Commerciale du Burkina (BCB) lors du conseil des ministres du mercredi 22 mai 2024. Créée le 6 février 1984 en partenariat avec l’État libyen, la BCB au capital social de 17,21 milliards de FCFA, a traversé des décennies de turbulences, marquées par un soutien inégal de ses partenaires, aboutissant finalement à cette mesure décisive.
Le ministre de l’Économie, Aboubakar NACANABO, a expliqué que cette décision fait suite à des difficultés persistantes et des négociations infructueuses avec le partenaire libyen, la Libyan Foreign Bank, qui n’a pas su apporter le soutien nécessaire au bon fonctionnement de la banque. « Nous voulons rassurer tous les travailleurs de la Banque que le fait de sortir le partenaire libyen ne va pas toucher à la manière dont les ressources sont gérées au sein de la Banque. Nous pouvons également rassurer les clients que les efforts qu’on va faire devront permettre de renforcer davantage la Banque et faire en sorte qu’elle puisse jouer pleinement son rôle dans notre économie », a affirmé le ministre.
Depuis sa création, la BCB a été un pilier crucial du système bancaire burkinabè. Cependant, son fonctionnement a été entravé par une série de difficultés majeures. Malgré les efforts significatifs de l’État burkinabè, incluant sept opérations de recapitalisation totalisant 50 milliards FCFA et des dépôts à terme de 177 milliards FCFA par des sociétés d’État au 31 décembre 2023, la situation restait insatisfaisante. L’absence de coopération et de soutien de la part du partenaire libyen a conduit le gouvernement burkinabè à reconsidérer la convention initiale.
l’État burkinabè avait officiellement dénoncé la convention de partenariat le 12 décembre 2023, ouvrant la voie à la nationalisation de la banque. La décision de nationalisation est intervenue après la 5e commission mixte de coopération Burkina Faso – Libye, tenue en février 2024, où les discussions sur la gestion de la BCB ont été au centre des débats.
Cette nationalisation marque un tournant dans l’histoire de la BCB. En ramenant l’intégralité de la banque sous le contrôle de l’État burkinabè, le gouvernement vise à stabiliser et à renforcer cette institution financière essentielle. Les autorités assurent que cette transition ne perturbera ni les employés ni les clients de la BCB. Au contraire, il s’agit d’une opportunité pour réorganiser et revitaliser la banque afin qu’elle puisse remplir son rôle de soutien au développement économique du pays.