Les finances publiques du Burkina présentent un bilan contrasté à fin mars 2024 avec une hausse des recettes et une réduction notable des dépenses par rapport à l’année précédente.
Croissance des recettes propres
Les recettes propres atteignent 594,6 milliards de FCFA à fin mars 2024, enregistrant une augmentation de 5,6% par rapport à fin mars 2023. Cette progression est principalement alimentée par une hausse des recettes non fiscales, qui bondissent de 69,0% (+29,2 milliards de FCFA) pour s’établir à 71,6 milliards de FCFA. Ces recettes non fiscales apportent ainsi 5,2 points de pourcentage à l’accroissement total des recettes propres. Les recettes fiscales, quant à elles, augmentent légèrement de 0,4% (+2,1 milliards de FCFA), atteignant 523,0 milliards de FCFA et contribuant à 0,4 point de pourcentage à la croissance des recettes totales.
Réduction des dépenses publiques
Parallèlement, les dépenses publiques connaissent une contraction de 6,6% (-58,2 milliards de FCFA) sur un an, se situant à 828,2 milliards de FCFA à fin mars 2024. Cette diminution résulte d’une baisse simultanée des dépenses courantes et des dépenses en capital.
Les dépenses en capital reculent de 11,4% (-38,7 milliards de FCFA) pour s’établir à 300,7 milliards de FCFA, contribuant à 4,4 points de pourcentage à la réduction des dépenses publiques totales. Ce recul s’explique principalement par une forte diminution des investissements sur ressources extérieures (-30,8%), notamment les investissements réalisés sur dons, qui chutent de 58,6%.
Les dépenses courantes diminuent de 3,6% (-19,5 milliards de FCFA), atteignant 527,5 milliards de FCFA malgré une augmentation de 15,1% des dépenses de personnel. Elles contribuent à 2,2 points de pourcentage à la baisse des dépenses publiques. Cette diminution des dépenses courantes est attribuable à une baisse des transferts courants de 21,5% (-37,5 milliards de FCFA) et des dépenses de fonctionnement de 56,2% (-26,2 milliards de FCFA).
Perspectives et défis
Ce double mouvement de hausse des recettes et de baisse des dépenses traduit une gestion budgétaire rigoureuse, visant à optimiser les ressources tout en maîtrisant les coûts. Le défi pour les prochains mois sera de maintenir cette dynamique, en s’assurant que la réduction des dépenses n’affecte pas les investissements stratégiques nécessaires au développement économique du pays. La capacité à continuer de mobiliser des recettes non fiscales et à rationaliser les dépenses courantes sera cruciale pour consolider cette tendance positive.
Par Drissa Ouattara