Les différentes crises économiques et financières au plan mondial ont accentué les fractures sociales ces dernières années. Il est apparu la nécessité de poser les bases d’une économie ayant pour but principal la solidarité, la justice sociale. Dès les années 1970, les bases d’un système économique solidaire ont été institués. La notion d’Economie Islamique comprend la Finance Islamique, l’Assurance Islamique et la Zakat.
Le Takaful est une relation contractuelle d’assurance, basée sur les normes et règles de l’islam visant à éliminer le riba et l’incertitude principalement. Elle inclut l’équité, le partage et la responsabilité.
Il peut apparaitre comme une alternative crédible à l’assurance classique. De nos jours, elle participe à l’essor de la finance islamique grâce aux possibilités de mobilisations des capitaux. Le secteur de l’assurance islamique au niveau mondial a beaucoup évolué et englobe presque tous les aspects de la vie quotidienne via les risques exposés. Auparavant présente dans le crédit, elle joue de nos jours un rôle d’investisseur.
Présente dans plus de 75 pays, avec plus de 300 compagnies d’assurances, pour un chiffre d’affaires de plus de 40 milliards dollars US en 2022. L’assurance Takaful a vu le jour en 1979 au Soudan. C’est à partir des années 2006, qu’elle a connu un véritable développement, notamment en Afrique et en Europe.
Au Burkina Faso, les propositions d’assurances Takaful sont très embryonnaires et portées seulement par quelques mutuelles.
Dans la police d’assurance classique, il y a transfert de risque. Les actionnaires se partagent les dividendes. Dans l’assurance Takaful, il y a un partage de risque, car les actionnaires, ce sont les cotisants eux-mêmes. Avec ou sans sinistre, on paye la même prime dans l’assurance classique. Au niveau de l’assurance Takaful, il y a un ajustement selon qu’il y ait ou non un sinistre. Il y a un remboursement qui s’opèrera. Les sociétés d’assurances conventionnelles peuvent également ouvrir des fenêtres pour commercialiser les produits Takaful et accroitre l’offre au profit des plus démunis du système financier.
Alliant la propriété privée et l’économie de marché, l’économie islamique promeut un système de solidarité. La notion de bénéfice n’est pas contraire à l’intérêt général de la société. L’originalité du système économique islamique, c’est le lien entre exigences de profits et celles du respect des prescriptions islamiques.
Dans un contexte de raréfaction des ressources à l’international, la finance islamique gagnerait à être largement mise à contribution pour le financement des économies des pays de l’AES.
Dr Ismael Nandian OUEDRAOGO
PHD en Finance Islamique