Moody’s Ratings a abaissé les notations d’émetteur à long terme local et en devises étrangères du gouvernement du Kenya de B3 à Caa1, avec des perspectives négatives. Cette dégradation reflète une incapacité croissante à mettre en œuvre des réformes fiscales nécessaires pour stabiliser la dette publique.
La baisse de la note est principalement attribuée à la décision du gouvernement kenyan de renoncer aux augmentations d’impôts prévues, optant plutôt pour des réductions de dépenses. Cette approche pourrait ralentir la réduction du déficit budgétaire et maintenir le fardeau de la dette à des niveaux élevés. Face à des tensions sociales croissantes, Moody’s doute de la capacité du gouvernement à introduire des mesures significatives de collecte de recettes dans un avenir proche.
Les perspectives négatives reflètent les risques accrus de liquidité. Le déficit budgétaire plus élevé, combiné à des options de financement extérieur incertaines, exacerbe les pressions financières sur le gouvernement kenyan. La décision de Moody’s met en évidence l’importance de réduire les dépenses publiques, mais souligne également les défis considérables auxquels le Kenya est confronté pour mettre en œuvre ces réductions de manière efficace.
Le plafond de la monnaie locale du Kenya a été abaissé de Ba3 à B1, reflétant des institutions faibles et une prévisibilité politique réduite. De même, le plafond en devises étrangères a été abaissé de B1 à B2, en raison de la dette extérieure relativement faible et d’un compte de capital modérément ouvert.
Les mesures fiscales prévues pour lever 346 milliards de KES (1,9 % du PIB) ont été annulées, ce qui augmente la dépendance du gouvernement aux réductions de dépenses et à l’emprunt intérieur. Les déficits budgétaires plus importants augmenteront les besoins d’emprunt, risquant de maintenir les coûts d’emprunt élevés et d’aggraver la crise de liquidité.
Par Amed Coulibaly