L’Afrique se prépare à une transformation majeure dans le domaine des infrastructures de transport, comme le révèle la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) dans son rapport 2024 sur l’industrie du transport au cours de la prochaine décennie. La croissance rapide de l’économie et l’urbanisation croissante du continent suscitera des investissements significatifs dans ce secteur clé. Les gouvernements africains cherchent à attirer les investissements internationaux en modernisant leurs réseaux de transport et en améliorant leur environnement commercial.
Dans ce contexte, l’Afrique de l’Ouest se distinguera par une urbanisation rapide qui exige des investissements accrus dans les infrastructures de transport public. Les projets ferroviaires ambitieux, tels que le TGV Accra-Kumasi au Ghana, avec un budget de 30 milliards de dollars, et le chemin de fer côtier Lagos-Calabar au Nigeria, dont le coût est de 11,1 milliards de dollars, sont au cœur de cette dynamique. La Côte d’Ivoire, bien que son secteur des infrastructures reste relativement modeste, met en œuvre des projets clés comme la réhabilitation de la ligne de chemin de fer Abidjan-Ouagadougou et le développement des ports de San Pedro et d’Abidjan.
Parallèlement, l’Afrique centrale et du Nord verront une montée en puissance des investissements liés aux matières premières. L’Algérie, avec son statut de producteur majeur de minerai de fer, investit dans de nouvelles infrastructures ferroviaires. De même, le Maroc, avec ses projets d’expansion dans l’exploitation des roches phosphatées, augmente ses capacités ferroviaires et portuaires. En Afrique centrale, l’expansion des activités minières dans des pays comme le Cameroun, le Congo-Brazzaville et la RDC entraîne des investissements importants dans les infrastructures ferroviaires et portuaires. Des projets comme le corridor de Lobito, reliant l’Angola, la RDC et la Zambie, et la ligne de chemin de fer pour le projet de minerai de fer de Mbalam-Nabeba, illustrent cette tendance.
Selon le rapport, l’Afrique de l’Est se prépare également à une période de croissance significative dans le secteur des transports. Avec un pipeline de projets de routes et de ponts représentant 23 % de la valeur totale des projets de transport en Afrique, la région affiche une dynamique particulièrement forte. L’augmentation du tonnage de fret, en raison des échanges croissants entre les centres urbains en expansion et les ports d’entrée comme ceux de Tanzanie et du Kenya, stimule cette croissance. La Tanzanie se profile comme un acteur clé dans ce contexte, grâce à un secteur des transports en pleine expansion et à une série de projets ambitieux visant à renforcer sa position en tant que plaque tournante régionale.
Par Ouattara