Le Burkina Faso vient de franchir une nouvelle étape dans la protection de son industrie locale. Lors du Conseil des ministres du 4 septembre 2024, un décret instaurant des quotas d’enlèvements à l’importation des produits similaires fabriqués ou produits au niveau national a été adopté. Cette mesure vise à soutenir l’industrie burkinabè en créant des débouchés pour les produits locaux et en réduisant la dépendance du pays vis-à-vis des importations.
Selon le ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, Serge Gnaniodem PODA, cette décision s’inscrit dans la vision du Président du Faso qui fait de la production nationale et de la transformation industrielle des matières premières locales une priorité. « Ce décret vient renforcer la souveraineté nationale en matière de production, de transformation et de disponibilité des produits », a déclaré le ministre PODA. En instaurant des quotas pour les produits importés qui ont des équivalents fabriqués localement, le gouvernement burkinabè entend offrir un soutien concret aux industries nationales.
La stratégie n’est pas nouvelle. En 2018 déjà, le gouvernement avait instauré des quotas d’importation pour des produits tels que l’huile alimentaire, le sucre, les pneumatiques et la farine de blé. Cette politique a montré des résultats probants : la SN SOSUCO a vendu l’intégralité de sa production de sucre entre 2018 et 2023, la SN CITEC a enregistré un chiffre d’affaires de plus de sept milliards de francs CFA entre 2019 et 2023, et d’autres entreprises telles que SAP OLYMPIC et des minoteries ont également bénéficié d’un nouveau souffle économique.
Face aux résultats satisfaisants de cette première phase, le gouvernement burkinabè a décidé d’étendre cette politique à l’ensemble des produits similaires fabriqués ou produits localement. L’objectif est triple : favoriser l’écoulement des produits nationaux, réduire la dépendance du Burkina Faso vis-à-vis des importations, et inverser la structure de la balance commerciale du pays.
En rappel, selon le rapport de suivi de l’économie et du développement du Burkina produit par la Direction générale de l’Économie et de la Planification, les importations du Burkina à fin juin 2024 se chiffrent à 1817,9 milliards FCFA dont 70,2% de ces importations sont consacrées aux biens de consommation comme les produits alimentaires ou les vêtements engendrant du coup un déficit commercial de 191,7 milliards e FCFA sur la même période.
Par Ouattara