Le Conseil national du patronat burkinabè (CNPB) marque ses 50 ans d’existence en organisant, du 5 au 7 septembre 2024 à Ouagadougou, les premiers états généraux du secteur privé au Burkina Faso. Une occasion unique de réfléchir à la contribution essentielle du secteur privé dans le développement socio-économique du pays. Représentant 70% du PIB, 90% des recettes fiscales et douanières et 90% des emplois créés, ce secteur s’affirme comme le moteur de l’économie burkinabè.
Placés sous le thème « Quelle contribution du secteur privé au développement économique et social du Burkina Faso ? », ces états généraux visent à évaluer les performances, diagnostiquer les faiblesses, et identifier les opportunités d’amélioration. La cérémonie d’ouverture, présidée par Idrissa Nassa, président du CNPB, a réuni des acteurs clés du secteur privé, des personnalités publiques, et des représentants de sous-régions économiques.
Pour Idrissa Nassa, ces journées de réflexion sont une occasion de mettre en lumière la résilience du secteur privé burkinabè face aux multiples crises qui l’affectent, telles que l’insécurité, les tensions géopolitiques, l’inflation internationale, et les défis climatiques. « Le secteur privé burkinabè doit se réinventer pour mieux saisir les opportunités et surmonter les obstacles », a-t-il déclaré.
Le ministre d’État, chargé de la fonction publique, Bassolma Bazié, représentant le Premier ministre, a salué la contribution significative du secteur privé à l’économie nationale et à la paix. Il a encouragé les acteurs à être plus entreprenants et dynamiques, soulignant que le secteur privé pourrait encore croître au-delà des frontières du Burkina Faso, notamment au sein de la Confédération des États du Sahel (AES).
En effet, le secteur privé burkinabè a prouvé sa capacité à investir et à innover. En 2022, il a représenté 54,3% de l’investissement total du pays avec plus de 1 207 milliards de francs CFA injectés. Il est également le premier acteur des exportations nationales, dominé par des initiatives privées dans les secteurs de l’or, du coton, et des produits d’élevage, entre autres. De plus, il est le garant de l’approvisionnement régulier des marchés nationaux, malgré des contraintes majeures.
Cependant, le secteur privé demande un environnement plus favorable pour maximiser son potentiel. Selon Nassa, il faut améliorer la sécurité des affaires, apurer la dette intérieure, digitaliser les procédures administratives, et offrir un meilleur accompagnement fiscal. Il insiste également sur le fait que des efforts doivent être faits pour intégrer pleinement les jeunes, les femmes, et l’économie informelle dans le tissu économique formel, créant ainsi des emplois et générant de la richesse.
Par Ouattara