La collecte de l’impôt sur les sociétés (IS) au Nigéria a enregistré une augmentation spectaculaire de 150,83 % au deuxième trimestre 2024, atteignant un total de 2,47 billions de nairas (environ 865 milliards de FCFA), selon le dernier rapport du Bureau national des statistiques (NBS). Cette performance remarquable intervient après une collecte de 984,61 milliards de nairas (environ 345 milliards de FCFA) au cours des trois premiers mois de l’année, marquant une véritable bouffée d’oxygène pour le gouvernement fédéral nigérian.
Cette hausse impressionnante s’explique principalement par une augmentation significative des paiements étrangers de l’IS, qui ont grimpé de 87,24 % par rapport au premier trimestre 2024, atteignant 1,12 billion de nairas (environ 392 milliards de FCFA). Cette tendance à la hausse des paiements étrangers semble se confirmer d’année en année, avec une croissance continue de la collecte de l’IS depuis le deuxième trimestre 2021.
En décomposant les contributions sectorielles, les activités financières et d’assurance ont été les plus gros contributeurs à la collecte de l’IS au T2 2024, représentant 15,53 % du total, suivies de l’industrie manufacturière (8,99 %) et de l’information et de la communication (7,84 %). Les secteurs de l’agriculture, de la foresterie et de la pêche ont, quant à eux, enregistré le taux de croissance le plus élevé, avec une augmentation stupéfiante de 474,50 % par rapport au trimestre précédent, tandis que les activités financières et d’assurance ont également montré une progression remarquable de 429,76 %.
À l’opposé, certains secteurs ont accusé le coup, à l’image des activités domestiques en tant qu’employeurs, qui ont enregistré une chute de 30,22 %, et des organisations extraterritoriales avec une baisse de 15,67 %.
Sur une base annuelle, l’augmentation est tout aussi notable, avec une collecte en hausse de 59,52 % par rapport aux 1,55 billion de nairas (environ 543 milliards de FCFA) récoltés au T2 2023. Cette dynamique positive survient après une période plus morose au premier trimestre de 2024, où la collecte de l’IS avait diminué de 12,87 % par rapport au dernier trimestre de 2023, en raison des pressions macroéconomiques, telles qu’une inflation élevée, une instabilité des taux de change et des coûts de production accrus.
Le système fiscal nigérian pour l’IS varie selon la taille des entreprises : celles avec un chiffre d’affaires brut supérieur à 100 millions de nairas (environ 35 millions de FCFA) sont soumises à un taux de 30 %, tandis que les petites entreprises, dont le chiffre d’affaires est inférieur ou égal à 25 millions de nairas (environ 8,75 millions de FCFA), bénéficient d’une exonération. Les entreprises de taille moyenne, avec des revenus bruts compris entre 25 et 100 millions de nairas, se voient appliquer un taux réduit de 20 %. La gestion et la collecte de l’IS relèvent du Service fédéral des recettes intérieures (FIRS).
(Les conversions de nairas en FCFA sont basées sur un taux de change de 1 NGN = 0,35 FCFA.)
Par Ouattara