La Banque Centrale du Ghana (BCG) a décidé de réduire son taux directeur de 200 points de base, passant de 29 % à 27 %, à la suite d’un ralentissement continu de l’inflation dans le pays. Cette décision a été annoncée ce vendredi 27 septembre 2024 par le gouverneur de la BCG Ernest Addison lors d’une conférence de presse à Accra, reflète les progrès récents réalisés par l’économie ghanéenne. L’inflation, qui a baissé pour le cinquième mois consécutif, s’établit désormais à 20,4 % en août 2024, contre 25,8 % en mars.
Le gouverneur Addison a déclaré que cette réduction des taux d’intérêt est justifiée par l’amélioration des conditions macroéconomiques et la stabilisation de la monnaie nationale, le cedi. Selon ses prévisions, l’inflation devrait continuer à baisser et se situer entre 13 % et 17 % d’ici la fin de l’année, avec une cible de 6 % à 10 % d’ici fin 2025, sauf imprévus. Ces prévisions s’inscrivent dans la continuité des efforts du gouvernement pour maîtriser les pressions inflationnistes tout en soutenant la reprise économique.
Sur le front de la croissance économique, le Ghana a enregistré une performance remarquable avec une hausse du PIB de 6,9 % au deuxième trimestre 2024, marquant ainsi sa meilleure performance en cinq ans. Ce chiffre est en nette amélioration par rapport aux 4,8 % enregistrés au premier trimestre. Le pays a su tirer profit de la stabilisation de son économie après une restructuration de la dette en 2022, soutenue par un plan de sauvetage de 3 milliards de dollars du Fonds monétaire international.
Le secteur industriel a joué un rôle clé dans cette reprise, affichant une croissance robuste de 9,3 % au deuxième trimestre, après une hausse de 6,8 % au trimestre précédent. De plus, les secteurs de l’agriculture et des services ont également enregistré des améliorations significatives, avec des croissances respectives de 5,4 % et 5,8 %. Cependant, le sous-secteur du cacao, un pilier de l’économie ghanéenne, continue de souffrir, affichant une contraction de 26,2 % pour le quatrième trimestre consécutif. Ce déclin est attribué à des conditions météorologiques défavorables, des épidémies, une pénurie d’intrants et une contrebande persistante.
Par Ouattara