Le Fonds d’appui à la presse privée (FAPP) a remis, le vendredi 27 septembre 2024 à Ouagadougou, les chèques de la subvention de l’État aux entreprises de presse privée pour l’exercice 2024.
Institué depuis 1997, le FAPP apporte sans discontinuer une aide financière aux médias en contrepartie du service public d’information qu’ils fournissent. Pour l’exercice 2024, ce sont 200 millions FCFA qui ont été répartis entre les différents médias bénéficiaires. La cérémonie de remise des chèques a eu lieu dans l’après-midi du vendredi 27 septembre 2024 à Ouagadougou. Les montants alloués aux médias varient entre 1 117 647 FCFA et 4 254 947 FCFA. Cependant, avant la répartition proprement dite, le Directeur général (DG) du FAPP, Daniel Zita Bonzi, a expliqué que des prélèvements obligatoires ont été effectués sur le montant total au profit de l’Observatoire burkinabè des médias et de l’Association des éditeurs et publicateurs des journaux en langue nationale, chacun recevant 4 millions FCFA. La commission de répartition de la subvention, pour son fonctionnement, a quant à elle reçu 2 millions FCFA.
Pour cet exercice, les médias audiovisuels se partagent la somme de 135 070 941 FCFA, soit 71,9% du montant total de la subvention. Parmi cette somme, les chaînes de télévision bénéficiaires empochent 17 949 493 FCFA, tandis que les radios se voient attribuer les 117 121 449 FCFA restants. Les médias en ligne, pour leur part, se partagent 54 929 059 FCFA, représentant 28,91% du montant total.
Le premier responsable du FAPP a précisé que la commission de répartition a examiné 102 dossiers, dont 100 provenant d’entreprises de presse privée et deux d’autres structures bénéficiaires. Pour les entreprises de presse privée, on dénombrait 66 médias audiovisuels (60 radios et 6 télévisions), 26 médias en ligne, 4 presses écrites en langue française et 4 en langue nationale, toutes des publications trimestrielles. Toutefois, selon Daniel Bonzi, 87 dossiers sur les 102 ont été acceptés, 15 ayant été rejetés, notamment 3 médias en ligne, 8 presses écrites en langue française et nationale, ainsi que 4 médias audiovisuels.
Selon lui, le rejet de certains dossiers s’explique par plusieurs raisons, telles que l’absence de liste nominative visée par la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), l’absence de quittance de renouvellement de contrat de bail ou encore l’absence de situation fiscale. Le Directeur général du FAPP a également évoqué d’autres lacunes, comme le manque de récépissé de déclaration d’existence, l’attestation de dépôt légal délivrée par le CSC, l’attestation de parution régulière ou les captures d’écran des sites montrant le compteur des visites. À cela s’ajoutent le dépôt tardif des justificatifs d’utilisation de la subvention de 2023, la falsification de pièces administratives et le non-respect du nombre d’années d’existence légales requis pour certains. Pour M. Bonzi, la mauvaise production des pièces justificatives d’utilisation de la subvention par les bénéficiaires devient une menace pour la pérennité de l’aide et constitue une préoccupation majeure pour le FAPP et ses deux tutelles. Il a néanmoins rassuré qu’une solution est en cours, avec l’expérimentation d’un projet de dépenses cette année. « Nous appelons à une solution définitive à cette difficulté, qui ne fait que retarder la mise à disposition de la subvention annuelle », a-t-il déclaré.
Le Secrétaire général du ministère en charge de la communication, Fidèle Tamini, a quant à lui rappelé qu’une enveloppe de 3 milliards FCFA a été distribuée sur 8 exercices à près de 700 entreprises de presse privée depuis 2017. Concernant les pièces justificatives non conformes, Fidèle Tamini a expliqué que c’est l’une des principales raisons du retard annuel dans le déblocage de la subvention.
Lors de la cérémonie, certains médias bénéficiaires ont reçu officiellement leurs chèques. Ainsi, la Radio Woassa de la Boucle du Mouhoun a obtenu plus d’un million 100 000 FCFA, la Radio LPC des Hauts-Bassins est repartie avec plus de 4 millions FCFA, la télévision STV de Kaya a reçu plus d’un million 400 000 FCFA et le média en ligne Bafudjiinfos du Sud-Ouest a encaissé plus d’un million 750 000 FCFA.
Par Léon Yougbaré