Le Nigeria fait face à une explosion de ses coûts de service de la dette, avec une augmentation de 69 % au premier semestre 2024. Selon la Banque centrale du Nigeria (CBN), le pays a dépensé 2 174,4 milliards de FCFA pour rembourser sa dette, contre 1 288,8 milliards de FCFA au cours de la même période en 2023. Cette flambée illustre l’impact lourd de la dévaluation du naira et le poids croissant des remboursements sur les finances publiques.
Cette augmentation du fardeau de la dette représente un défi majeur pour le gouvernement fédéral, qui voit une part significative de ses ressources absorbées par ces remboursements. Le service de la dette a représenté 50 % des dépenses totales du pays au premier semestre 2024, dépassant de 162 % les revenus totaux générés par le gouvernement, qui s’élèvent à seulement 1 342,8 milliards de FCFA. En clair, le Nigeria doit emprunter pour rembourser ses dettes, un cycle qui aggrave sa situation budgétaire déjà fragile.
Les chiffres détaillés montrent que, mois après mois, la tendance est à la hausse. En janvier 2024, les paiements de la dette ont bondi de 37 %, atteignant 272,1 milliards de FCFA. En mars, les coûts ont dépassé pour la première fois 363,6 milliards de FCFA, tandis que mai a marqué le plus grand pic avec 813,6 milliards de FCFA dépensés, une augmentation spectaculaire de 332 % par rapport à mai 2023. Ce bond serait lié à la dévaluation du naira et aux remboursements de capital.
Cette escalade des paiements de la dette n’est pas sans conséquences pour l’économie nigériane. Avec la moitié de son budget consacrée à la dette, le gouvernement dispose de moins de ressources pour financer des secteurs essentiels comme les infrastructures, l’éducation ou la santé. La Banque mondiale a d’ailleurs exprimé ses préoccupations, mettant en garde contre le risque d’une crise financière si des mesures correctives ne sont pas prises rapidement.
Face à cette situation, les marges de manœuvre du Nigeria semblent de plus en plus limitées. Si le pays ne parvient pas à freiner l’escalade de ses paiements de dette, il pourrait se retrouver face à des choix budgétaires difficiles, aggravant ainsi ses difficultés économiques.
Par Ouattara