Lors de son grand oral sur Radio Burkina le samedi 5 octobre 2024, le Président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, a abordé divers sujets d’actualité, notamment l’exploitation des mines par le Burkina Faso, les projets du gouvernement dans le domaine du transport ferroviaire et de l’agriculture ainsi que la lutte contre la corruption.
Actuellement, toutes les mines d’or sont inscrites à l’agenda national. Le Président, convaincu des compétences du pays à gérer ses ressources, s’interroge sur la nécessité de laisser l’exploitation de l’or aux multinationales. C’est dans cette optique que l’État procède au retrait de certains permis d’exploitation, afin de permettre au Burkina de gérer ses propres mines. En effet, l’Agence pour la Promotion des Exploitations Communautaires (APEC) a déjà commencé l’exploitation d’une première mine dans la région sud-ouest. Le Burkina Faso entend poursuivre sur cette lancée et, au fur et à mesure que ses capacités se renforceront, les permis seront attribués pour permettre l’exploitation nationale des ressources minières. La Société de Production et d’Approvisionnement en Matières Industrielles du Burkina (SOPAMIB) est également opérationnelle. Le Capitaine Traoré a d’ailleurs précisé que c’est à travers cette société que « nous avons payé les mines de Boungou et Wahgnion ».
Concernant la réforme salariale, le Chef de l’État a souligné la nécessité d’aborder cette question, bien que cela puisse entraîner des mécontentements. Il a indiqué qu’à un certain moment, il faudra s’y attaquer pour garantir à chacun des conditions de vie dignes. Toutefois, avant de procéder à cette réforme, « nous avons d’abord voulu établir des bases solides, étudier la situation et évaluer ce qui pourrait être fait globalement, car il est essentiel de connaître nos capacités et notre potentiel », a-t-il ajouté. Néanmoins, le Président a fait savoir que la reprise en main de l’exploitation des mines, couplée à une situation sécuritaire, pourrait éviter une révision complète des salaires. Il envisage plutôt une réévaluation de certains salaires. Le gouvernement continue pour l’instant de surveiller la situation et espère qu’une évaluation des dépenses militaires sera effectuée en 2025. Cette analyse permettra de déterminer s’il est nécessaire d’augmenter les dépenses militaires en 2026, tout en tenant compte des revenus générés par les mines en 2025, afin de réajuster certains salaires et rétablir un équilibre.
Le Président a également évoqué des projets structurants, notamment la construction d’une usine de production de rails pour permettre au Burkina Faso de se doter de trains modernes. « Nous voulons des rails aux normes pour avoir des trains modernes. Ce sont des burkinabè qui travailleront dans cette usine », a-t-il affirmé.
Face aux inondations répétées à Hèrèdougou, le Capitaine Traoré a préconisé la construction d’une importante retenue d’eau, destinée à soutenir la production céréalière.
Enfin, le Chef de l’État a abordé la lutte contre la corruption, un fléau qu’il entend combattre fermement. « Dire que la corruption peut être totalement éradiquée serait mentir, mais nous travaillons à la réduire de manière drastique. Si nous n’avions pas déjà atteint un certain niveau, nous n’aurions pas pu avancer. Nous allons continuer à sévir… De gros dossiers de corruption seront bientôt jugés, et je pense que cela contribuera à freiner la corruption », a-t-il conclu.
Par Bernadette W.Gansonré et Drissa Ouattara