Le Nigeria a connu une hausse spectaculaire de ses importations de capitaux au cours des six premiers mois de 2024, atteignant un total de 5,98 milliards de dollars (environ 3 528 milliards de FCFA). Ce montant représente une augmentation impressionnante de 176 % par rapport aux 2,16 milliards de dollars (1 274 milliards de FCFA) enregistrés au premier semestre de 2023.
Cette flambée des capitaux importés résulte principalement d’une augmentation de 750 points de base du taux d’intérêt, une décision prise par les autorités monétaires pour contenir l’inflation galopante. Cette politique a immédiatement attiré d’importants investissements de portefeuille étrangers (FPI), principalement orientés vers le marché monétaire. Cependant, alors que ces flux spéculatifs affluent, les investissements directs étrangers (IDE), qui sont essentiels pour soutenir l’économie réelle, ont chuté à un niveau historiquement bas. Au deuxième trimestre de 2024, les IDE ne représentaient que 29 millions de dollars (17 milliards de FCFA).
Le secteur bancaire, acteur traditionnellement dominant dans l’attraction des capitaux étrangers, a continué de jouer un rôle central. Il a attiré 3,19 milliards de dollars (1 882 milliards de FCFA) de capitaux étrangers au cours du premier semestre de 2024, représentant plus de 53 % des flux d’investissements totaux. La confiance des investisseurs dans ce secteur est en grande partie due à sa stabilité et à sa capacité à générer des rendements attractifs, malgré un contexte économique parfois difficile.
Le secteur du négoce a également attiré un montant significatif de capitaux étrangers, atteignant 1,06 milliard de dollars, (625 milliards de FCFA), soit 17,7 % du total des importations de capitaux. La production et la fabrication, pourtant affectées par les perturbations économiques, ont connu une croissance exceptionnelle des importations de capitaux, avec une hausse de 225 % au deuxième trimestre, pour un total de 816,62 millions de dollars (480 milliards de FCFA) sur les six premiers mois de l’année.
D’autres secteurs ont toutefois montré des signes de ralentissement. Les télécommunications, qui avaient attiré 191,57 millions de dollars au premier trimestre, ont vu leurs importations de capitaux chuter à 113,42 millions de dollars au deuxième trimestre, pour un total de 305 millions de dollars (180 milliards de FCFA) sur la première moitié de l’année. Le secteur des actions a également subi une baisse, avec des importations de capitaux tombant à 78,01 millions de dollars au deuxième trimestre, portant le total à 176,72 millions de dollars, (103 milliards de FCFA).
Le secteur des services informatiques a, quant à lui, connu une chute spectaculaire de près de 100 % au deuxième trimestre, après avoir attiré 171,70 millions de dollars au premier trimestre. Malgré cette baisse, le total des importations de capitaux dans ce secteur s’élève à 172,44 millions de dollars (102 milliards de FCFA). Des secteurs comme l’électricité, l’agriculture et les transports ont également enregistré des performances modestes, avec des importations cumulées de capitaux relativement faibles par rapport aux autres secteurs de l’économie.
Par Ouattara