Le Fonds Monétaire International (FMI) a confirmé le décaissement imminent de 825 millions de dollars (environ 481 milliards de FCFA) pour soutenir les efforts de la Côte d’Ivoire dans ses réformes économiques et environnementales. Ce financement, approuvé après des échanges constructifs entre le FMI et les autorités ivoiriennes, vise à renforcer la stabilité budgétaire du pays tout en soutenant sa transition écologique.
L’accord entre le FMI et la Côte d’Ivoire s’inscrit dans le cadre des deux programmes en cours : le Mécanisme Élargi de Crédit (MEDC) et le Fonds de Résilience et de Développement (FRD). Il fait suite à une évaluation positive des résultats obtenus à ce jour. L’une des principales priorités est la réduction du déficit budgétaire, avec un objectif de 3 % du PIB d’ici 2025, en accord avec les exigences de l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). Ce plan s’appuie sur une meilleure mobilisation des recettes fiscales et une gestion rigoureuse des finances publiques.
Dans un contexte économique marqué par un léger ralentissement de la croissance estimée à 6,1 % en 2024 contre 6,2 % l’année précédente, ce soutien financier tombe à point nommé. La baisse de la production agricole et des secteurs de la construction au premier semestre 2024, combinée à des défis externes, a contribué à cette modération de la croissance. Toutefois, la hausse des prix du cacao devrait aider à réduire le déficit du compte courant à moins de 5 % du PIB d’ici la fin de l’année.
Le décaissement des fonds servira également à soutenir des réformes structurelles en matière de gouvernance climatique. Le gouvernement ivoirien s’est engagé à renforcer les politiques environnementales, notamment en réduisant les émissions de gaz à effet de serre et en augmentant les financements verts et durables. Ces initiatives visent à préparer l’annonce de projets spécifiques lors de la prochaine Conférence des Parties (COP29) en novembre 2024, dans le cadre de la lutte contre le changement climatique.
L’accord avec le FMI s’inscrit dans une perspective à moyen terme, avec des prévisions optimistes pour l’économie ivoirienne. La croissance devrait rebondir à une moyenne de 6,7 % entre 2025 et 2029, portée par la reprise des secteurs agricoles, miniers et pétroliers. L’inflation, estimée à 4 % en 2024, devrait également baisser progressivement pour se situer dans la fourchette cible de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) d’ici 2025.
Par Ouattara