Le Palais des Congrès du Sofitel Hôtel Ivoire d’Abidjan a accueilli, du 9 au 10 octobre, la 21ᵉ campagne de reconstitution des ressources de l’Association Internationale de Développement (IDA-21), organisée par Global Citizen et Bridgewater Associates, sous le thème « Mettre fin à la pauvreté sur une planète viable : avoir un impact avec urgence et ambition ». C’était l’occasion pour le ministre des Finances et du Budget de la Côte d’Ivoire, Adama Coulibaly, de proposer la révision de la perception du risque pays en vue de la réduction de la dette du continent africain lors de son intervention au panel « Repenser la dette ».
Lors de son intervention sur le panel « Repenser la dette : des solutions innovantes pour accélérer le développement », qui s’est tenu le 9 octobre 2024 à l’occasion de la 21ᵉ campagne de reconstitution des ressources de l’Association internationale de développement (IDA-21), le ministre ivoirien des Finances et du Budget, Adama Coulibaly, a préconisé une révision des critères de perception du risque pays. Il estime que ce facteur est la cause des taux d’intérêt élevés sur la dette des États africains, d’où la nécessité d’une réforme avec la mise en place de dispositifs permettant de réduire le coût de la dette. « Nos pays, pour leur développement, ont besoin de recourir à la dette en raison de ressources insuffisantes », a-t-il expliqué.
À cet effet, il a proposé à la Banque mondiale de jouer un rôle de leader afin que des mesures soient prises pour une révision de la perception du risque sur le continent et dans les pays en développement en général. Selon lui, « l’écart est très grand entre la perception du risque sur le continent et les réalités du terrain ». Pour lui, le problème ne réside pas dans le classement entre pays, mais dans la capacité des pays à honorer leurs engagements vis-à-vis des prêteurs et des investisseurs dans les délais convenus. En clair, la solvabilité d’un pays devrait être le critère valable qui lui permette d’accéder à des ressources avec des taux d’intérêt acceptables.
Pour illustrer ses propos, il a fait référence au rapport de la CNUCED publié en juin 2024, qui montre que les charges de la dette dans les pays en développement s’élèvent à 850 milliards de dollars en intérêts, soit une augmentation de 26 % par rapport à 2021. Le ministre a expliqué que ce rapport indique que les coûts d’emprunt en Afrique sont particulièrement élevés, alors que certains pays empruntent à 0 % et d’autres à 2 %. « L’exemple le plus concret est que pour les pays africains ayant émis des euro-obligations, le taux moyen entre 2020 et 2024 est de 9,8 %, alors qu’il est de 2,5 % pour les États-Unis et de 0,8 % pour l’Allemagne », a déploré Adama Coulibaly. Il a ajouté que les pays en développement sont perçus comme plus risqués, ce qui les pénalise en matière de taux d’intérêt.
Toutefois, il a précisé que des pays comme la Côte d’Ivoire ont réussi à faire baisser leur risque pays à 5. Associée aux notations financières des agences internationales, cette baisse permet à ces pays de bénéficier de conditions de financement un peu meilleures.
Par Bernadette W.Gansonré