Moody’s a annoncé une hausse de la note souveraine du Ghana, faisant passer sa notation pour la dette en devise locale de Caa3 à Caa2, et pour la dette en devise étrangère de Ca à Caa2. Cette amélioration marque une étape importante pour le pays, après une série de réformes économiques et une restructuration de sa dette publique qui ont allégé significativement son fardeau financier. La perspective est également passée de « stable » à « positive », soulignant les progrès réalisés par le Ghana dans la gestion de ses finances publiques.
Le relèvement de la note intervient après une restructuration de la dette qui a permis de ramener le ratio dette/PIB à 81 % en 2024, contre un pic de 93 % en 2022. Depuis sa demande d’allègement de dette en 2022 via le cadre commun du G20, le Ghana a réorganisé sa dette locale et ses engagements envers les créanciers bilatéraux. L’échange d’euro-obligations, conclu le 9 octobre, a également contribué à cette réduction du fardeau financier. En outre, un moratoire sur le service de la dette pendant les négociations a permis au gouvernement de mieux gérer ses ressources et de stabiliser ses finances.
Cependant, malgré ces progrès, des risques importants subsistent. Le Ghana fait face à une série de défis économiques, notamment la reprise des paiements de la dette et les incertitudes liées aux élections présidentielles prévues pour décembre 2024. La perspective de tensions sur la monnaie nationale, associée à une forte dépendance à la dette à court terme, pose toujours un risque de liquidité élevé. Les coûts d’emprunt restent également préoccupants, avec des taux d’intérêt bien au-dessus de l’inflation, rendant le financement de la dette encore coûteux pour le gouvernement.
Moody’s souligne que la note pourrait être à nouveau relevée si ces risques de liquidité s’atténuent, grâce aux efforts d’assainissement budgétaire soutenus par le Fonds Monétaire International (FMI). Le programme du FMI, en place depuis la restructuration de la dette, vise à renforcer la discipline budgétaire du Ghana et à lui permettre d’accéder à des financements à moindre coût. Si ces réformes aboutissent, elles pourraient contribuer à stabiliser l’économie ghanéenne et à accroître sa crédibilité sur les marchés internationaux.
Malgré cette amélioration, le Ghana doit encore relever plusieurs défis structurels. La moitié de sa dette publique est libellée en devises étrangères, exposant le pays à des risques de change importants. De plus, les échéances de la dette à court terme augmentent la pression sur les finances publiques, surtout dans un contexte de tensions politiques.
Par Ouattara