Dans une interview réalisée le vendredi 11 octobre 2024 à Ouagadougou, Muhammed Ramadane Komi, le fondateur de l’entreprise Oracleum SARL et promoteur de la carte de visite digitale « Cartelum », a bien voulu nous parler de cette innovation importante ainsi que de ses caractéristiques et des défis auxquels elle est confrontée depuis son lancement.
Pourriez-vous nous donner un aperçu de votre entreprise ?
Oracleum SARL est une entreprise spécialisée dans la transformation et l’innovation numérique, le développement web mobile, l’intelligence artificielle et l’infographie. Elle est également axée sur des solutions ayant un impact social ou environnemental.
Aujourd’hui, vous avez apporté un nouveau souffle à l’univers des cartes de visite au Burkina en créant des cartes de visite digitalisées. Pourriez-vous nous présenter cette grande innovation ainsi que ses principales caractéristiques ?
L’innovation en question est la Cartelum, la toute première carte de visite numérique au Burkina. En effet, ayant remarqué que de nombreuses personnes se plaignaient d’utiliser plusieurs cartes de visite en papier, qui, en plus d’être encombrants, se perdent souvent, et du fait qu’on ne peut pas y mettre toutes les informations de l ‘entreprise, nous avons eu l’idée de mettre en place cette solution dont le concept est simple. Au lieu d’utiliser plusieurs cartes de visite en papier, cette solution vous permet d’utiliser une seule carte. Il suffit que la personne scanne votre code et elle accède à toutes les informations.
On distingue les cartes de visite avec QR code et applications mobiles. Dans quel registre s’inscrivent les vôtres ?
La Cartelum utilise deux technologies, à savoir le QR code et la technologie NFC. Avec le code QR, il suffit de scanner. Quant à la technologie NFC, il suffit d’approcher le smartphone et la personne recevra une notification sur laquelle elle devra cliquer pour accéder au profil numérique. Sur le profil numérique, on trouve des informations telles que l’e-mail, le numéro de téléphone, les réseaux sociaux, les services, la galerie, la géolocalisation et les horaires de l’entreprise.
Avez-vous des fonctionnalités spécifiques que vous considérez comme un atout majeur ?
Oui, surtout au niveau des informations de l’entreprise. En effet, sur les cartes de visite classiques, on peut juste enregistrer le numéro, mais on ne sait pas nécessairement ce que l’entreprise fait exactement. Pourtant, avec notre fonctionnalité telle que la géolocalisation, on accède directement à la localisation de l’entreprise. Nous avons également une partie où nous mettons les différents produits ainsi que les services de la structure. Au fur et à mesure, nous continuerons de développer nos fonctionnalités en fonction des retours clients pour mieux améliorer et ajouter de nouvelles fonctionnalités.
Quel est votre public cible principal et comment évaluez-vous la demande pour les cartes de visite digitalisées sur le marché actuel ?
Nous ciblons les entreprises, les entrepreneurs, mais aussi des personnes individuelles, des chefs d’entreprise, des freelancers. Concrètement, au niveau des entreprises, il s’agit des banques, des associations, des ONG, des universités et des multinationales. En ce qui concerne la demande, elle est bonne actuellement. Les gens commandent au fur et à mesure. Comme les cartes de visite en papier ne sont pas économiques, nous avons eu un très bon retour dès le lancement.
Quels défis avez-vous rencontrés depuis le lancement de votre service de cartes de visite digitalisées ?
Nous sommes confrontés à deux défis majeurs. Le premier est en lien avec l’adhésion. Quand un produit est nouveau au Burkina Faso et même en Afrique, les entreprises et souvent les gens sont très réticents, surtout qu’il s’agit du numérique. Ensuite, il y a la sécurité. Malgré que la solution ait été déclarée à la Commission de l’informatique et des libertés (CIL) pour garantir la protection des données, les gens sont toujours réticents. Certaines personnes ont peur que leurs données se perdent ou tombent entre de mauvaises mains. Nous essayons toutefois de les rassurer.
Vous pourriez partager un retour d’expérience client qui vous a particulièrement marqué ?
Nous avons un bon nombre de clients qui nous ont marqué, mais je pense plus à la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina. C’était notre première grosse commande. Avec une commande de 100 cartes, ils ont vite compris et vite adhéré au concept, et ont même fait des retours. Il y a aussi le ministère de l’Environnement ainsi que des entreprises privées.
Quelle est votre vision pour Cartelum dans les cinq prochaines années ?
Nous nous voyons comme leader des cartes de visite digitales au Burkina, et pourquoi pas en Afrique. Nous aimerions que d’ici cinq ans, plus personne n’utilise encore des cartes de visite en papier. C’est cela notre combat. Aussi, nous nous voyons en train d’explorer d’autres régions et pourquoi pas commencer à nous installer dans d’autres pays.
Nous sommes à la fin de cet entretien. Y a-t-il autre chose que vous aimeriez ajouter concernant votre entreprise ou les cartes de visite digitalisées ?
Nous incitons les gens à adhérer à la solution parce que c’est une solution locale 100 % burkinabè, développée par des jeunes Burkinabè pour les Burkinabè. Nous vous assurons également que vos données sont bien sécurisées.
Réalisée par Bernadette W.Gansonré