La Banque mondiale tire la sonnette d’alarme sur le niveau de pauvreté en Afrique Subsaharienne dans son dernier rapport intitulé « Pauvreté, prospérité et planète : des voies pour sortir de la polycrise » publié le mardi 15 octobre 2024. Selon l’institution, le nombre de personnes en situation de pauvreté en Afrique subsaharienne a presque doublé en 34 ans, passant de 282 millions en 1990 à 464 millions en 2024 et est la région la plus touchée par la pauvreté dans le monde, avec 42 % de l’ensemble des personnes en situation d’extrême pauvreté résident en Afrique subsaharienne.
L’institution precise que la situation s’est aggravée par la fragilité politique, les conflits internes et les crises économiques exacerbées par l’inflation. Des groupes extrémistes, comme Boko Haram et Al-Qaïda, y sévissent, rendant plus difficile toute perspective de développement. De plus, le changement climatique, avec son lot de catastrophes naturelles, détruit les moyens de subsistance, notamment dans l’agriculture, un secteur clé pour des millions de personnes.
Autre fait majeur cité dans le rapport est le rythme de diminution du taux de pauvreté en Afrique Subsaharienne, pendant que d’autres régions du monde ont vu leur taux de pauvreté diminuer rapidement, l’Afrique subsaharienne reste à la traîne. La croissance démographique, couplée à une stagnation économique et sociale, maintien des millions de personnes dans un cycle de pauvreté dont il sera difficile de sortir sans des réformes majeures et des efforts accumulés.
Le rapport de la Banque mondiale souligne également que l’objectif de réduction de manière significative de l’extrême pauvreté d’ici 2030 semble désormais hors d’atteinte. Avec près de 700 millions de personnes qui vivent avec moins de 2,15 dollars par jour, l’éradication de la pauvreté pourrait prendre plus de 100 ans, selon les prévisions des plus pessimistes.
Par Ouattara