La note sur la situation économique au Niger, publiée par la Banque mondiale, projette la croissance du PIB de 6,5% en 2025-2026. Et pour favoriser une croissance inclusive, l’institution de Bretton Woods relève la nécessité d’investir dans le secteur de l’éducation.
Dans l’optique d’amortir les chocs liés à la situation sécuritaire et humanitaire ainsi que la conjoncture internationale, le Niger a engagé des exportations massives de pétrole dont les recettes d’ici 2030 devraient atteindre 5% du PIB. Cela aura l’avantage de permettre un rebondissement de son produit intérieur brut (PIB) à 6,5% d’ici 2026. C’est ce que révèle la Banque mondiale à travers son rapport sur la situation économique du pays. De ce fait, le rapport suggère un investissement dans le capital humain, notamment l’éducation à travers les fonds issus des exportations du pétrole.
En effet, le rapport indique que plus de 50 % des enfants âgés de 7 à 16 ans ne sont pas scolarisés au Niger, faisant de l’accès à l’éducation un défi. Cette situation est occasionnée par le manque d’infrastructures scolaires, la mauvaise qualité de celles existant, la forte croissance démographique et l’insécurité. Concernant les infrastructures, il ressort que 36% des 81 947 salles de classes du primaire et du secondaire sont des classes paillotes en 2022.
Le nombre d’élèves inscrits en 2024 établi à 102 370, devrait atteindre un pic de 133 511 en 2045, nécessitant en moyenne la construction de 2 500 salles de classes dans le primaire et 1 037 salles au niveau du secondaire chaque année au cours des trois prochaines décennies. Le programme « Zéro classes paillotes » initié par le gouvernement comprenant aussi la formation et le recrutement d’enseignants qualifiés et l’intégration des enseignants contractuels dans la fonction publique présente des limites. Selon le rapport, le programme gouvernemental coûtera 0,26 % du PIB par an en moyenne au cours des trois prochaines décennies, en plus des dépenses courantes, alors qu’il en faut 1,2 % du PIB en moyenne chaque année.
Au regard de ces réalités, la Banque mondiale estime qu’en augmentant de 1,2 % du PIB par an, les dépenses publiques totales consacrées à l’enseignement primaire et secondaire dépasseront la moyenne des pays comparables. Et pour y arriver, l’amélioration de l’efficacité des dépenses d’éducation devra permettre de libérer des ressources supplémentaires qui pourront être réinvesties dans le secteur, sans oublier la manne issue des exportations du pétrole et la contribution des partenaires internationaux au développement.
Par Léon Yougbaré