Le gouvernement malien, en conseil des ministres le 23 octobre dernier, a décidé de la prise de contrôle de Moov Africa Malitel, le pôle Mobile de Sotelma, l’ex-opérateur public. L’État détiendra donc 56% du capital contre 49% précédemment.
C’est un nouveau tournant dans le secteur des télécommunications au Mali. Depuis le mercredi 23 octobre 2024, le Groupe Maroc Télécom est relégué au rang d’actionnaire minoritaire dans le capital de Moov Africa Malitel. Le gouvernement en a décidé ainsi, en augmentant sa part contributive au capital de la société à 56% contre 49% auparavant. Ce que le ministre en charge de la communication, Alhamdou AG Ilyene, qualifie de prise de contrôle sans « débourser un franc ».
Malitel, en effet, filiale de la Sotelma est depuis 2000 le premier réseau de téléphonie mobile au Mali. En 2021, à l’instar des autres filiales du groupe Maroc Telecom, Malitel prend l’identité de Moov Africa Malitel. Dans la nouvelle configuration, la prérogative de nommer le directeur général, le directeur administratif et financier, le responsable de l’audit et le responsable des ressources humaines revient à l’État malien, un véritable succès stratégique.
Sur les questions des emplois, Bamako a pris l’engagement de maintenir le personnel actuel de Sotelma tout en promettant une amélioration des conditions de travail et la régularisation progressive de leur statut, sans omettre le renforcement des capacités d’investissement de l’entreprise.
En outre, le conseil des ministres a acté le renouvellement de la licence de téléphonie mobile de Sotelma, opérant sous la marque commerciale Moov Africa Malitel, à hauteur de 160 milliards FCFA. L’adoption de ce décret permet à Sotelma de poursuivre l’établissement et l’exploitation de réseaux et services de télécommunications fixe et mobile de 2e, 3e, 4e générations, des services de transmission de données et des services de télécommunications internationales au Mali. Déjà au premier semestre 2024, Sotelma comptait 8,5 millions d’abonnés à la téléphonie mobile pour une part de marché de 37 %.
Par Léon Yougbaré