Les résultats financiers des neuf premiers mois de 2024 montrent que Dangote Cement Plc continue de naviguer dans un contexte économique difficile. Malgré une hausse significative de 70 % de ses revenus, atteignant 896 milliards FCFA contre 528,5 milliards FCFA pour la même période en 2023, le bénéfice avant impôts a à peine progressé, passant de 141,71 milliards FCFA à 142,23 milliards FCFA. La cause ? Des coûts de production et de financement en forte hausse qui ont grignoté les marges de l’entreprise.
La société a dû composer avec une explosion de ses charges. Les coûts de production ont bondi de 91 %, atteignant 430,5 milliards FCFA, comprimant le bénéfice brut à 462 milliards FCFA. En parallèle, les frais administratifs et de distribution ont également connu une envolée (+97 % et +84 %, respectivement), portant le bénéfice d’exploitation à 262,68 milliards FCFA (+34 %).
Les coûts financiers sont parmi les principaux responsables de la stagnation des bénéfices. Dangote Cement a enregistré une charge de 157,92 milliards FCFA liée à des pertes de change nettes et à des intérêts qui ont doublé sur la période (+137 %). Les pertes de change ont à elles seules atteint 77,72 milliards FCFA, tandis que les intérêts se sont élevés à 79,68 milliards FCFA.
Par ailleurs, l’environnement inflationniste a conduit l’entreprise à revoir les salaires de son personnel à la hausse. Les coûts salariaux et de personnel ont ainsi doublé pour atteindre 34,6 milliards FCFA, en réponse à la pression économique subie par les employés.
L’entreprise a également dû faire face à une flambée du prix des matières premières et de l’énergie, avec les coûts de matériaux atteignant 104,94 milliards FCFA et une augmentation de 109 % des dépenses en carburant et électricité. Ces augmentations révèlent l’ampleur de l’inflation et de la crise énergétique qui pèsent sur l’industrie nigériane.
Enfin, malgré cette hausse impressionnante des revenus, la croissance des volumes de vente est restée marginale, avec 20,67 millions de tonnes de ciment vendues, soit une légère hausse de 1,92 % par rapport aux 20,28 millions de tonnes de 2023. Ce contraste souligne que l’augmentation du chiffre d’affaires résulte davantage de la hausse des prix du ciment, qui a atteint 12 000 nairas (4 200 FCFA) par sac, plutôt que d’une véritable expansion des ventes. Cette situation a récemment motivé l’intervention du gouvernement fédéral pour contenir l’escalade des prix.
Par Ouattara