En vue d’assurer la protection de sa population face aux contraintes financières dans le cadre de la prise en charge des soins en cas de maladie ou de maternité, le Burkina Faso a adopté la loi n° 060-2015/CNT du 5 septembre 2015 portant sur le régime d’assurance maladie universelle (RAMU). C’est dans ce cadre que le ministre d’État, de la Fonction publique, Bassolma Bazié, a animé une conférence de presse au sein de la Caisse nationale d’assurance maladie universelle (CNAMU) ce mardi 29 octobre 2024, afin de fournir à la population de plus amples informations concernant le dispositif.
Le régime d’assurance maladie universelle (RAMU) est un dispositif destiné à protéger les individus des contraintes financières liées aux soins en cas de maladie ou de maternité. Il symbolise la volonté des plus hautes autorités du Burkina de renforcer le système de protection sociale conformément à la convention 102 de 1952 de l’Organisation internationale du travail relative à la Sécurité sociale (norme minimale) et de faire du droit à la santé une réalité dans notre pays.
Profitant aux populations sans distinction de race, de nationalité, de sexe, d’origine ou d’antécédent pathologique, « le RAMU a un caractère obligatoire et couvre le risque maladie sur la base d’un panier de soins défini par le gouvernement », a précisé Bassolma Bazié, ministre d’État, ministre de la Fonction publique. Sa gestion au profit des personnes civiles et de leurs familles est assurée par la Caisse nationale d’assurance maladie universelle (CNAMU).
Les prestations éligibles
Selon le ministre d’État, le décret définissant le panier de soins du RAMU prévoit des prestations éligibles, des prestations soumises à accord préalable, ainsi que des exclusions. Il inclut les actes de médecine générale, les spécialités médicales et chirurgicales, les actes infirmiers, les soins liés à l’hospitalisation et aux interventions chirurgicales, les examens de biologie médicale, les actes de radiologie et d’imagerie médicale, les produits de santé en ambulatoire et en hospitalisation, ainsi que les consultations de médecine traditionnelle agréées. Les soins réalisés hors du territoire burkinabè, la lunetterie et les vaccins sont exclus des prestations prises en charge par le RAMU, a précisé le ministre de la Santé, Dr Robert Lucien Kargougou.
Afin de bénéficier des prestations du RAMU, les assurés doivent payer un ticket modérateur de 30 %. Par ailleurs, pour les cotisations au titre du RAMU, une catégorisation des assujettis a été établie, comprenant les travailleurs du secteur public et les travailleurs salariés régis par le Code du travail, les travailleurs indépendants du secteur formel et ceux de l’économie informelle, les bénéficiaires de pensions ou de rentes et les personnes indigentes.
Pour les agents publics de l’État ainsi que les travailleurs salariés et assimilés, le taux de cotisation mensuel est fixé à 5 % des rémunérations brutes, réparties à raison de 2,5 % à la charge de l’employeur (public ou privé) et de 2,5 % à la charge de l’agent (public ou privé). Pour les travailleurs indépendants du secteur formel, la cotisation est fixée à 15 000 francs CFA par mois. Les cotisations pour les travailleurs indépendants de l’économie informelle sont fixées à 4 000 francs CFA par mois. Pour les personnes indigentes, l’État prend en charge leur cotisation à hauteur de 4 000 francs CFA par mois. Quant aux bénéficiaires de pensions ou de rentes, le taux de cotisation mensuel est fixé à 2 % de la pension ou de la rente. Le paiement de la cotisation par l’assuré ou pour son compte lui permet de bénéficier d’une couverture sanitaire pour lui et les membres de sa famille à charge.
Pour s’immatriculer, les populations peuvent se rendre sur divers sites, notamment au siège de la Caisse nationale d’assurance maladie universelle, situé à Ouaga 2000, à l’immeuble Baoghin, situé à Larlé, à l’immeuble de la Modernisation sur l’avenue Kwame Nkrumah, au building Lamizana, ainsi que dans les 13 directions régionales du Travail et de la Protection sociale.
À ce jour, on compte plus de 1 500 personnes immatriculées ayant reçu leurs cartes ou attestations provisoires d’immatriculation et 12 structures affiliées. En outre, 199 112 personnes ont été pré-immatriculées.
Par Bernadette W.Gansonré