Le Fonds monétaire international (FMI) a publié l’édition d’octobre 2024 de son rapport intitulé “Perspectives économiques régionales : Entre réformes et grandes espérances”. Concernant les pays riches en ressources naturelles en Afrique subsaharienne, il en ressort que le développement est entravé par plusieurs facteurs.
Est considéré comme pays riche en ressources naturelles par le FMI tout pays dont les ressources naturelles non renouvelables représentent au moins 25 % des exportations totales. Le Burkina Faso, le Mali et le Niger, regroupés au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), en font partie, aux côtés de 14 autres pays africains. C’est ce que révèle l’institution de Bretton Woods à travers son rapport intitulé “Perspectives économiques régionales : Entre réformes et grandes espérances”, édition d’octobre 2024.
Cependant, ces pays restent confrontés à plusieurs obstacles entravant leur développement. L’Afrique subsaharienne dans sa globalité vit un contexte économique complexe impliquant des progrès et des vulnérabilités macroéconomiques persistantes. Parmi les facteurs freinant le développement de ces pays, il en ressort une croissance faible et inégale. En effet, la croissance des pays de l’AES progresse à un rythme deux fois inférieur à celui du reste de la région, projetée à 3,6 % en 2024, avec une modeste reprise attendue pour 2025. Cette situation est en partie liée aux conflits, à l’insécurité et au resserrement macroéconomique en cours au Sahel. Particulièrement pour le Mali, la faible croissance est aggravée par des pénuries d’électricité plus généralisées.
En Afrique Subsaharienne, plusieurs pays sont confrontés à des conditions de financement, tant intérieures qu’extérieures, difficiles, ce qui constitue un véritable obstacle à leur développement. Les pays de l’Afrique qui ont pu lever des fonds cette année sur le plan international à travers des euro-obligations ont été confrontés à des rendements élevés, variant de 7,6 % à 10,7 %, contre une moyenne pondérée de 6,75 % entre 2015 et 2019, avant la pandémie de COVID-19. À cette situation s’ajoute la fragmentation géopolitique, qui a créé des obstacles à l’aide extérieure, notamment en raison des crises sociopolitiques dans ces pays ; bien que cet apport extérieur fût déjà en baisse par rapport au PIB. Malgré la promesse de la Chine d’apporter un financement de 51 milliards de dollars, soit environ 25 500 milliards de FCFA, à l’Afrique sur trois ans lors du Forum sur la coopération sino-africaine en septembre dernier, cela reste insuffisant, représentant environ 2,5 % du PIB de la région.
Par ailleurs, le rapport souligne la complexité de l’interaction entre pauvreté, manque de débouchés et mauvaise gouvernance, exacerbée par les augmentations rapides du coût de la vie. Cela alimente frustration sociale et pressions politiques, rendant difficile la mise en œuvre des réformes. Les pays de l’AES ont tous connu des épisodes de fragilité politique et d’agitation sociale, notamment des coups d’État s’ajoutant au terrorisme qui sévit depuis plusieurs années. Ces situations rendent difficile la mise en œuvre des mesures d’ajustement et de réforme.
Par Léon Yougbaré