L’Afrique, continent aux ressources abondantes et à la population jeune, semble bien placée pour émerger comme un moteur de croissance mondiale dans les années à venir. En effet, les perspectives économiques affichent des promesses, particulièrement dans les secteurs cruciaux pour la transition énergétique. Cependant, le tableau économique est assombri par une série de défis importants, tant internes qu’externes, qui freinent les performances économiques.
Les espoirs de développement économique sur le continent sont compromis par des facteurs tels que l’instabilité politique et les impacts du changement climatique. La conjoncture actuelle, marquée par les conséquences prolongées de la pandémie de COVID-19, est aggravée par des tensions géopolitiques, notamment la guerre en Ukraine et les conflits au Moyen-Orient. L’impact direct est une inflation galopante qui, pour certains pays, atteint des niveaux record, fragilisant les économies locales et les budgets publics.
Selon le dernier rapport du Fonds Monétaire International (FMI), la croissance en Afrique subsaharienne devrait se maintenir à 3,6 % en 2024, avec une légère hausse prévue à 4,2 % pour 2025. Cependant, les grandes économies du continent, comme le Nigeria, l’Afrique du Sud et l’Égypte, restent dans une phase de croissance lente, contrastant avec d’autres économies régionales plus dynamiques.
- Soudan du Sud : 27,2 % de croissance en 2025 (après une contraction de -26,4 % en 2024), stimulée par la relance de l’activité économique malgré une inflation élevée qui devrait baisser de 120 % en 2024 à 74 % en 2025. Ce pays, en proie à des conflits depuis des années, tente de rebondir grâce à des initiatives de reconstruction.
- Libye : 13,7 % de croissance en 2025 (contre 2,4 % en 2024), portée par une stabilisation du secteur pétrolier. Le pays reste toutefois vulnérable aux fluctuations du prix du pétrole et à l’instabilité politique.
- Sénégal : 9,3 % de croissance en 2025 (en hausse par rapport aux 6 % de 2024), alimentée par le développement de ses ressources en hydrocarbures et une inflation faible, attendue à 2 %. Le pays bénéficie d’un climat favorable aux investissements.
- Soudan : 8,3 % de croissance en 2025 (après une forte contraction de -20,3 % en 2024), principalement due aux dépenses de reconstruction dans les infrastructures et les services sociaux, malgré une situation politique fragile.
- Ouganda : 7,5 % de croissance en 2025 (en progression constante depuis 2021), soutenue par les prix élevés de l’or et des investissements dans le secteur pétrolier. Après une prévision de 5,9 % en 2024, le pays devrait continuer sur une trajectoire ascendante.
- Niger : 7,3 % de croissance en 2025, après une reprise à 9,9 % en 2024. Le pays avait subi une forte récession, mais sa capacité de rebond est forte, malgré l’instabilité politique due au coup d’État de 2023.
- Zambie : 6,6 % de croissance en 2025 (contre 2,3 % en 2024), avec une inflation en baisse, prévue à 12,1 % en 2025. Ce redressement est crucial pour un pays confronté à des défis de change et d’inflation.
- Bénin : 6,5 % de croissance en 2025, reflétant une expansion stable et une inflation maîtrisée à 2 %. Le pays montre une bonne résilience dans un contexte ouest-africain parfois instable.
- Rwanda : 6,5 % de croissance en 2025, en légère baisse par rapport aux 7 % de 2024. L’inflation reste sous contrôle, avec une prévision de 5,1 % en 2025, ce qui est favorable aux investissements.
- Éthiopie : 6,5 % de croissance en 2025 (contre 6,1 % en 2024), malgré une inflation élevée, mais en baisse, prévue à 23,3 % en 2025. Le pays peine à retrouver son élan économique après des années de croissance rapide freinée par des problèmes monétaires et inflationnistes.
Par Ouattara