En 2023, le Burkina Faso comptait 19 sociétés d’État actives dans divers secteurs, de l’énergie aux jeux de hasard, en passant par l’eau et l’assainissement, les finances, les bâtiments et travaux publics, et l’agriculture. Cependant, une analyse approfondie des performances montre que ces entreprises connaissent de diverses fortunes, avec une nette concentration des résultats financiers sur seulement cinq d’entre elles.
Le chiffre d’affaires global de ces sociétés d’État s’est élevé à 1 910,7 milliards FCFA, générant une valeur ajoutée de 261,9 milliards FCFA. Leur excédent brut d’exploitation a atteint 190,5 milliards FCFA, tandis que le résultat d’exploitation a totalisé 146,1 milliards FCFA. Avec des charges de personnel de 71,49 milliards FCFA, le bénéfice net consolidé s’établit à 97,025 milliards FCFA, dont une part importante a été reversée au budget national, représentant 587,03 milliards FCFA en contributions diverses.
Pourtant, cette performance globale cache de profondes disparités. En effet, cinq sociétés d’État se démarquent nettement et dominent le paysage économique public burkinabè : Sonabhy (hydrocarbures), Lonab (loterie), Sonabel (électricité), Onea (eau et assainissement), et La Poste Burkina (activité postale et finance). À elles seules, ces entreprises ont généré 98,5 % du chiffre d’affaires global des sociétés d’État, soit 1 882,112 milliards FCFA, et 95,1 % des bénéfices nets, totalisant ainsi 92,275 milliards FCFA en 2023. Elles sont aussi les principaux contributeurs au budget national, avec une contribution de 581 012 milliards FCFA.
Ces cinq piliers de l’économie publique burkinabè emploient 5 739 personnes pour un coût salarial total de 64,12 milliards FCFA. Pour l’année 2024, elles comptent renforcer leurs effectifs avec 1 260 nouvelles recrues, signe d’une volonté d’expansion malgré les défis économiques du secteur public.
En termes de redistribution des gains, ces cinq sociétés ont reversé 60 % de leurs bénéfices à l’État, soit 38 milliards FCFA. De plus, elles ont planifié un investissement cumulé de 22,3 milliards FCFA, visant à renforcer leurs infrastructures et à maintenir leur compétitivité.
En somme, si les 19 sociétés d’État burkinabè contribuent à l’économie nationale, le poids économique repose principalement sur les épaules de quelques-unes, un constat qui souligne l’importance stratégique de ces cinq entreprises pour la stabilité et le développement économique du pays.
Par Ouattara
Un commentaire
Merci pour ces analyses. Moi j’ajouterai un constat. Une étude doit être faite pour comprendre la faible ou non contribution des 14 autres société d’Etat représentant 74% de l’ensemble des sociétés publiques. Parce que en ce que je sache, toutes ces entités bénéficient de subventions de la part de l’Etat et d’autres partenaires. Cette étude approfondie devrait donc permettre à l’Etat burkinabé d’affecter plus ces subventions aux sociétés qui font du résultat.