Acculé par des fluctuations historiques sur le marché mondial du cacao, le gouvernement ghanéen vient d’annoncer une nouvelle augmentation du prix d’achat à la production. Depuis le 8 novembre, le prix de la tonne de cacao s’établit à 49 584 GH¢ (environ 2,73 millions FCFA), une hausse de 3,3 % par rapport au prix précédent de 48 000 GH¢ (2,64 millions FCFA). Concrètement, ce réajustement permet aux producteurs de percevoir 3 100 GH¢ (environ 171 500 FCFA) par sac de 64 kg, renforçant ainsi leurs revenus dans un contexte où l’instabilité des prix internationaux a semé l’incertitude.
Sur le marché mondial, le cacao a traversé une année marquée par une volatilité sans précédent. Les prix au comptant ont atteint un sommet de 12 072 dollars la tonne (environ 7,64 millions FCFA) en février 2024, après un rebond fulgurant depuis les 2 000 dollars (environ 1,27 million FCFA) observés en mars 2023. Cette ascension a toutefois été de courte durée, avec une chute marquée à 7 960 dollars (environ 5,04 millions FCFA) la tonne en septembre 2024. Sur le marché à terme, les mouvements ont été tout aussi spectaculaires : de 2 200 dollars (environ 1,39 million FCFA) en mars 2023 à plus de 10 000 dollars (environ 6,33 millions FCFA) en février 2024, pour redescendre ensuite à 6 246 dollars (environ 3,96 millions FCFA) en septembre dernier.
Face à ces oscillations, le gouvernement a fait preuve de réactivité en ajustant les prix à la production pour les producteurs locaux. Déjà en avril dernier, en milieu de saison 2023/24, une première hausse de 58 % avait fait passer le prix de 20 928 GH¢ (environ 1,15 million FCFA) la tonne à 33 120 GH¢ (environ 1,82 million FCFA). Puis, en septembre, une autre augmentation avait porté le prix à 48 000 GH¢ (environ 2,64 millions FCFA) par tonne, soit 3 000 GH¢ (environ 166 500 FCFA) par sac.
En annonçant ce dernier réajustement, le président a souligné son intention de maintenir le Ghana parmi les leaders mondiaux du cacao tout en soutenant la résilience économique de ses producteurs. Pour les 800 000 producteurs du pays, cette nouvelle mesure vise à stabiliser leurs revenus, encourager la compétitivité et renforcer leur confiance dans un marché souvent imprévisible.
Le Conseil ghanéen du cacao (COCOBOD) a publié un communiqué confirmant son engagement envers les producteurs, affirmant que cette augmentation garantirait des revenus équitables et consoliderait le partenariat entre l’État et le secteur agricole. En dépit de ces efforts, le Ghana doit composer avec une production en baisse, qui a culminé à 1,04 million de tonnes en 2020/21. Depuis, le secteur fait face à de nombreux défis, notamment la contrebande, des conditions climatiques défavorables, des activités minières illégales, et des contraintes financières pesant sur le régulateur.
Par Ouattara
