En septembre 2024, l’indice des prix des produits de base exportés par les pays de l’UEMOA a diminué de 1,2 %. Cette baisse est essentiellement due à la diminution des prix du pétrole et du cacao. À l’opposé, l’indice des prix des produits alimentaires importés a progressé de 3,9 %, suite aux conditions climatiques défavorables dans les zones de production.
L’indice des prix des principaux produits de base exportés par les pays de l’UEMOA s’est détérioré de 1,2 % en septembre 2024 en glissement annuel, après une baisse de 1,8 % le mois précédent. Cette régression est due au fléchissement des cours des produits énergétiques, en particulier du pétrole, de certains produits agricoles tels que le cacao, ainsi que des métaux et minéraux. En revanche, ce recul a été atténué par le raffermissement des autres produits agricoles, notamment les huiles de palmiste et de palme, le café, le caoutchouc et le coton.
En effet, l’augmentation des prix des huiles de palme et de palmiste s’explique par les préoccupations liées à l’offre, eu égard à la baisse saisonnière de la production anticipée dans les principaux pays producteurs d’Asie du Sud-Est. Celle du café est due principalement à la sécheresse persistante au Brésil, en particulier dans la région du Minas Gerais. L’accroissement des prix du caoutchouc est attribuable aux conditions météorologiques défavorables, notamment le super typhon Yagi en Asie du Sud-Est, ainsi qu’à une diminution des superficies consacrées à la production. De plus, les prix du coton se sont raffermis à cause des risques d’ouragan dans les régions productrices aux États-Unis et d’une révision à la baisse des prévisions de production par le Département de l’Agriculture des États-Unis (USDA).
Quant aux prix de l’or, ils ont également grimpé en raison de l’assouplissement monétaire de la FED (Federal Reserve Board), avec l’anticipation d’une nouvelle baisse de 50 points de base d’ici la fin de l’année, ce qui a limité la hausse des rendements des obligations américaines, affaibli le dollar et renforcé l’attrait pour l’or. Le marché du zinc bénéficie à la fois de la décision de la FED de baisser ses taux et des mesures prises par les autorités chinoises pour soutenir l’économie, créant un contexte favorable à une hausse de la demande de zinc. Les prix du phosphate ont progressé en raison d’une forte demande en Inde et au Brésil. Les cours du gaz naturel sont portés par des attentes d’une demande plus importante que prévu, en lien notamment avec des prévisions de températures élevées aux États-Unis.
À l’inverse, l’indice des prix des principaux produits alimentaires importés dans l’UEMOA a progressé de 3,9 % en septembre 2024 en variation mensuelle, après un repli de 4,9 % le mois passé. Cet accroissement se justifie par le renforcement des cours du lait, du blé, du sucre, du riz et de l’huile de soja.
La forte demande en Asie, associée à des stocks limités en Europe de l’Ouest, explique la hausse des cours du lait. Celle du blé est due, d’une part, aux conditions météorologiques défavorables causées par un excès d’humidité, qui occasionne des retards de récolte au Canada, et, d’autre part, à la réduction des prévisions de production dans l’Union européenne.
La hausse des cours du sucre est liée aux perspectives de récoltes faibles au Brésil, entraînées par la sécheresse, ainsi qu’aux préoccupations concernant une réduction de l’offre mondiale, en lien avec l’augmentation de l’utilisation de la canne à sucre pour la production d’éthanol en Inde, au détriment de la production de sucre. En outre, la demande mondiale de riz reste élevée, car les pays importateurs cherchent à sécuriser leurs stocks face aux préoccupations croissantes en matière de sécurité alimentaire. Enfin, les cours mondiaux de l’huile de soja doivent leur progression à une offre réduite liée à un volume de broyages du soja inférieur aux attentes aux États-Unis.
Par Bernadette W.Gansonré