Le Burkina Faso fait face à plusieurs défis, parmi lesquels le développement. Pour y parvenir, le numérique se positionne comme un levier important. C’est dans ce sens que se tient chaque année une semaine dédiée au numérique. Pour cette 19ᵉ édition, le lancement des activités a eu lieu ce mardi 12 novembre 2024 à Ouagadougou, sous la présidence du chef du gouvernement, Me Apollinaire Kyélem de Tambèla. Le thème choisi pour cette édition est « Transformation digitale et développement économique : enjeux des FinTech ». Du 12 au 15 novembre, soit durant 96 heures, les réflexions porteront sur ce thème à travers des panels, des débats télévisés et des jeux concours.
Le Premier ministre, par la voix de la ministre de la Transition digitale, des Postes et des Communications électroniques, Aminata Zerbo, a indiqué que le secteur du numérique bénéficie d’une attention particulière, comme en témoignent les projets d’envergure pour la réalisation d’infrastructures telles que des centres de données, l’extension du réseau en cours et la couverture des zones blanches. L’objectif est de fluidifier les communications électroniques et de dématérialiser les procédures administratives. « À ce jour, la mise en œuvre de la feuille de route issue des assises nationales sur la dématérialisation a déjà permis de dématérialiser plusieurs dizaines d’actes administratifs à fort impact, notamment dans les domaines de la justice, de l’eau, de la santé, de la fonction publique et même de l’armée », a annoncé Aminata Zerbo.
Dans le cadre du projet PACTDIGITAL, le Burkina Faso a bénéficié d’un appui de la Banque mondiale à hauteur de 100 milliards de FCFA pour soutenir ses efforts de transformation numérique. Ce financement doit permettre d’élargir l’accès à la connectivité haut débit pour les populations, de développer en urgence des services publics numériques et de construire une masse critique de talents pour le secteur.
Concernant le thème de cette édition, Mme Zerbo a souligné qu’il est en phase avec les mutations actuelles du secteur numérique. Elle a précisé que les FinTech devraient se servir d’outils comme l’intelligence artificielle, la blockchain et le big data pour révolutionner le secteur financier en repensant les modèles économiques traditionnels et en offrant de nouvelles opportunités. Selon le rapport 2023 de la BCEAO sur l’inclusion financière dans l’UEMOA pour l’année 2022, le taux global de pénétration géographique des services financiers au Burkina est de 255 points de services pour 1 000 km². Le même rapport fait état d’un taux de bancarisation élargi de 36 % et d’un taux d’inclusion financière de 80,9 %.
En outre, l’édition 2024 accueille les deux autres pays de la Confédération Alliance des États du Sahel (AES), notamment le Mali et le Niger, en tant qu’invités spéciaux. Les délégations de ces pays sont conduites par leurs ministres de l’Économie numérique, Alhamdou Ag Ilyene pour le Mali et Sidi Mohamed Raliou pour le Niger.
Par Léon Yougbaré