En octobre 2024, la production quotidienne de pétrole brut du Nigeria a augmenté, passant de 1,39 million de barils par jour (bpj) à 1,43 million de bpj, selon le rapport mensuel de l’OPEP. Bien que cette hausse de 35 000 bpj marque une progression notable, elle reste inférieure à l’objectif de production fixé par l’OPEP pour le pays, qui est de 1,5 million de barils par jour.
Ce rapport mensuel sur le marché pétrolier, publié en novembre 2024, met en lumière les tendances de la production de pétrole brut dans le monde, tout en soulignant que le Nigeria reste le principal producteur de pétrole brut en Afrique. Cependant, malgré cette position dominante, le pays peine à atteindre ses quotas de production fixés par l’OPEP. En parallèle, les sources secondaires utilisées par l’organisation, telles que les données fournies par des organismes indépendants, soulignent que la production réelle du Nigeria en octobre 2024 n’a augmenté que de 9 000 bpj, pour atteindre 1,33 million de bpj. Cette divergence met en évidence la complexité du suivi des chiffres de production, avec des données parfois contradictoires entre sources directes et indirectes.
Malgré ces écarts, le Nigeria reste une pièce maîtresse dans l’industrie pétrolière africaine, devançant la Libye, l’Algérie, le Congo, le Gabon et la Guinée équatoriale. Ces pays, bien que producteurs significatifs de pétrole, n’ont pas réussi à dépasser le Nigeria en termes de production brute.
La situation du Nigeria soulève des enjeux économiques cruciaux pour le pays. Bien que le secteur pétrolier n’influence que modestement le PIB du pays, il reste essentiel pour ses recettes en devises étrangères et pour le financement des dépenses gouvernementales. Une production de pétrole plus élevée offre au gouvernement la possibilité d’investir dans des secteurs vitaux tels que les infrastructures, l’éducation et les soins de santé, et de soutenir la stabilité budgétaire.
Cependant, l’incapacité à atteindre les objectifs de production fixés par l’OPEP constitue un défi majeur pour le pays. La production pétrolière est au cœur de la gestion économique du Nigeria, et les fluctuations de celle-ci peuvent avoir des conséquences profondes sur la santé de l’économie. Le pays, qui ambitionne de produire 2 millions de barils par jour d’ici décembre 2024, doit surmonter des obstacles considérables pour réaliser cet objectif ambitieux, tout en évitant des déficits budgétaires qui exacerbent les tensions économiques internes.
Pour l’OPEP, la gestion de ces disparités de production est un enjeu de taille. La baisse de la production dans des pays comme l’Irak, l’Arabie Saoudite et le Koweït, comparée à la hausse observée au Nigeria, en Libye et au Congo, montre la complexité d’un marché pétrolier mondialisé, où chaque ajustement de production a des répercussions mondiales. La concurrence entre producteurs, les ajustements géopolitiques et les incertitudes économiques continuent de modeler l’avenir de cette ressource stratégique.
Par Ouattara