Les services du Fonds Monétaire International (FMI) et les autorités burkinabè ont conclu un accord au niveau technique pour achever la deuxième revue de l’accord de la Facilité élargie de crédit (FEC), marquant ainsi une étape importante pour le pays. Cet accord ouvre la voie à un financement de 32 millions de dollars, soit environ 19,2 milliards FCFA pour le Burkina Faso, en attente de validation par le Conseil d’administration du FMI.
Les discussions, qui se sont concentrées sur la stabilité macroéconomique et budgétaire, ont permis de souligner les progrès réalisés en matière de gouvernance et de transparence financière. Malgré un contexte marqué par des incertitudes sécuritaires et climatiques, le FMI salue les efforts des autorités burkinabè pour maintenir la discipline budgétaire et optimiser la gestion des ressources publiques. En particulier, le Burkina a atteint tous les critères de performance, à l’exception d’un, et a montré des avancées significatives dans les réformes structurelles, notamment en matière de subventions et de gestion des finances publiques.
La croissance du PIB burkinabè, soutenue principalement par le secteur des services, devrait atteindre 4,2 % en 2024, selon les estimations du FMI. Cependant, la dynamique économique reste fragile, avec des contraintes imposées par les pressions sécuritaires et les conditions climatiques. Malgré ce contexte difficile, les autorités du Burkina Faso ont su maintenir un cap rigoureux, atteignant presque tous les objectifs quantitatifs du programme. Elles ont fait des progrès notables dans la gestion budgétaire, particulièrement en matière de transparence et de gouvernance, tout en travaillant à réduire les risques budgétaires à travers des réformes dans le secteur énergétique et la révision des subventions.
Selon l’institution d Bretton Woods, l’un des enjeux cruciaux pour le Burkina Faso reste la maîtrise du déficit public. Les autorités se sont engagées à réduire progressivement ce déficit à 5 % du PIB en 2024, avec un objectif de 3 % à l’horizon 2027. Cet effort de réduction budgétaire vise à générer des ressources pour financer des projets prioritaires dans les domaines sociaux, ce qui permet d’améliorer la lutte contre la pauvreté et de garantir une viabilité accumulée de la dette nationale. La stratégie budgétaire se concentre également sur le renforcement de la transparence dans les marchés publics, la gestion du Trésor et l’exécution des budgets, autant de leviers essentiels pour renforcer la confiance des partenaires internationaux et attirer des investissements.
Par ailleurs, les discussions entre le FMI et les autorités burkinabè ont porté sur des initiatives climatiques, une priorité émergente pour le pays. Le Burkina Faso envisage un possible partenariat dans le cadre de la Résilience et Soutien Financier (RSF) afin de répondre aux défis environnementaux croissants. Dans un contexte de sécheresses récurrentes et d’insécurité alimentaire, le gouvernement cherche à bâtir une économie résiliente capable de faire face aux chocs climatiques. Les autorités ont également exprimé leur engagement à prolonger les réformes pour mieux encadrer les subventions énergétiques, ce qui pourrait contribuer à stabiliser les finances publiques à moyen terme.
Par Ouattara