À l’occasion de la COP29, qui se tient à Bakou, en Azerbaïdjan, le gouvernement du Bénin, en collaboration avec les institutions financières internationales et les partenaires au développement (PD), a dévoilé une vision ambitieuse de l’action climatique ce vendredi 15 novembre 2024.
Le gouvernement du Bénin met en place une stratégie de monétisation du carbone soutenue par 2,5 millions de crédits carbone issus de projets d’énergie et d’agriculture régénératrice, gérés par l’Autorité nationale d’enregistrement du carbone. Il prévoit d’étendre ces initiatives en collaboration avec le Groupe de la Banque mondiale, via le Fonds fiduciaire SCALE, afin de renforcer les activités basées sur la nature. Cette nouvelle série d’initiatives, constituée d’un mécanisme de monétisation du carbone, d’instruments de crédit renforcés, d’une matrice politique commune et de financements innovants, témoigne de l’engagement du Bénin à mobiliser des financements climatiques et à catalyser des changements significatifs.
L’objectif est de mobiliser les ressources des secteurs public et privé pour répondre aux priorités du Bénin en matière d’adaptation et d’atténuation du changement climatique, tout en soutenant les objectifs de développement durable (ODD) et les contributions déterminées au niveau national (CDN), tout en préservant la viabilité de la dette dans le cadre de sa politique macroéconomique globale.
Plusieurs soutiens en faveur de l’action climatique du Bénin
En matière de politiques et de financements climatiques dans la région, le Bénin se distingue par sa stratégie innovante. Celle-ci inclut 1,4 milliard de dollars de l’Association internationale de développement (IDA) du Groupe de la Banque mondiale. De plus, 200 millions de dollars supplémentaires de la Facilité pour la résilience et la durabilité (RSF) ont été approuvés par le FMI en décembre 2023 pour accompagner les réformes ambitieuses des autorités en matière de climat.
Le Bénin collabore également avec la Plateforme de garantie du Groupe de la Banque mondiale, qui a récemment approuvé une garantie de 200 millions d’euros, permettant de mobiliser 500 millions d’euros de financements commerciaux à long terme pour soutenir des réformes renforçant la résilience sociale et climatique. Par ailleurs, en partenariat avec l’Union européenne (UE), le Bénin travaille à développer son marché des obligations vertes, avec les conseils de la Global Green Bond Initiative, pour attirer des investissements privés institutionnels dans des projets verts.
Dans le cadre de l’Initiative des banques vertes africaines de la Banque africaine de développement (BAD), le Bénin bénéficie du soutien du Fonds d’investissement climatique (FIC) et de Canada Climate Action pour mettre en place un mécanisme de financement mixte destiné au secteur privé. Cet outil vise à soutenir la transition verte et positionne le Bénin comme un pionnier dans la région.
Le Global Green Growth Institute (GGGI) appuie également le Bénin à travers son Carbon Transaction Facility (CTF) et la création d’une Unité de financement climatique (CFU) pour faciliter l’accès aux financements internationaux dans le cadre de l’Accord de Paris, avec l’aide du Luxembourg. Une coalition de partenaires, dirigée par les autorités béninoises avec l’appui du Groupe de la Banque mondiale, de la BAD, de la BAII et du Fonds de l’OPEP, a mis en place un cadre triennal pour coordonner l’appui budgétaire et intensifier le financement climatique. Parmi les premiers engagements, le Fonds de l’OPEP a promis 30 millions d’euros en 2025, avec des financements additionnels prévus en 2026.
Enfin, le Centre mondial pour l’adaptation (GCA) a alloué une enveloppe initiale d’un million de dollars pour un soutien catalytique, destiné à débloquer des financements supplémentaires en faveur de l’adaptation.
Ces soutiens financiers, renforcés par le Rapport national sur le climat et le développement 2023 du Groupe de la Banque mondiale et une garantie de crédit partielle de 195 millions d’euros de la BAD, posent les bases de la transition du Bénin vers un avenir résilient et à faibles émissions de carbone.
Par Bernadette W.Gansonré