Réunis le mardi 12 novembre 2024 à la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 29), les dirigeants politiques africains et leurs partenaires internationaux ont souligné la crise urgente posée par le manque d’accès à des solutions de cuisson propre, un problème qui touche 1,2 milliard d’Africains et entraîne des millions de décès prématurés chaque année.
Plus de 83 % des habitants d’Afrique subsaharienne dépendent des combustibles de biomasse traditionnels, une situation qui a de graves répercussions sur la santé, l’environnement et l’économie. Cette dépendance coûte environ 791,4 milliards de dollars par an, dont 526,3 milliards de dollars liés aux impacts sur la santé.
À cet effet, Rashid Abdallah, directeur exécutif de la Commission africaine de l’énergie (AFREC), a saisi l’occasion pour présenter les conclusions du nouveau rapport intitulé “Pour une amélioration durable : relever le défi de la cuisson propre en Afrique”. Il a souligné qu’environ un milliard des 2,3 milliards de personnes dans le monde qui n’ont pas accès à des solutions de cuisson propre se trouvent en Afrique. Pire encore, le continent subit une déforestation d’environ 3,9 millions d’hectares chaque année en raison des pratiques de cuisson non durables.
Pour y remédier, la session a appelé à la mise en œuvre de solutions innovantes et à des efforts de collaboration pour favoriser des options de cuisson sûres et durables. « Il est inacceptable qu’il y ait encore des femmes qui meurent par manque d’accès à des solutions de cuisson propre », a déclaré le vice-président tanzanien Philip Mpango.
Kevin Kariuki, vice-président du Groupe de la Banque africaine de développement chargé de l’Électricité, de l’Énergie, du Climat et de la Croissance verte, a suggéré la mobilisation d’au moins quatre milliards de dollars par an pour parvenir à un accès universel à la cuisson propre d’ici à 2030.
En mai 2024, lors d’un sommet à Paris, le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, s’était engagé à allouer 20 % des financements de l’institution à des projets énergétiques promouvant des alternatives de cuisson propre. Cet engagement a contribué à mobiliser 2,2 milliards de dollars de la part des secteurs public et privé pour améliorer les pratiques de cuisson en Afrique.
Par Bernadette W.Gansonré