À fin septembre 2024, les recettes mobilisées par l’État burkinabè ont atteint 2 207,7 milliards de FCFA, enregistrant une progression de 9,4 % par rapport à la même période en 2023. Cette hausse de 190,2 milliards de FCFA est principalement due à une augmentation des recettes fiscales (+14,9 %, soit 241,8 milliards de FCFA) et des autres recettes (+5,7 %, soit 11,6 milliards de FCFA). Cependant, cette dynamique positive est freinée par une chute des dons, en recul de 32,5 % (-63,2 milliards de FCFA).
Les recettes fiscales, pierre angulaire des finances publiques, s’élèvent à 1 862,1 milliards de FCFA, soit une amélioration notable par rapport à 2023. Cette performance repose sur une meilleure collecte des impôts sur les biens et services (+130,8 milliards de FCFA) et sur le commerce extérieur (+127,5 milliards de FCFA). Toutefois, les recettes issues des impôts sur le revenu et les bénéfices ont chuté de 18,6 milliards de FCFA.
Concernant les autres recettes, elles se fixent à 214,4 milliards de FCFA, portées par une hausse des revenus de la propriété (+16,6 milliards de FCFA) et des ventes de biens et services (+10,6 milliards de FCFA). Néanmoins, les amendes et pénalités affichent une baisse de 10,3 milliards de FCFA. De leur côté, les dons, cruciaux pour le financement extérieur, se sont limités à 131,2 milliards de FCFA, plombés par une contraction des contributions des organisations internationales (-60,9 milliards de FCFA).
Face à ces recettes en progression, les dépenses publiques ont également bondi pour atteindre 2 709,2 milliards de FCFA, soit une hausse de 9,5 % (+235,2 milliards de FCFA). Cette augmentation est essentiellement attribuable à une explosion des charges courantes (+13,6 %, soit 223,2 milliards de FCFA). Parmi ces charges, les dépenses liées aux dons (+28,7 %, soit 90,5 milliards de FCFA) et à l’utilisation de biens et services (+54,9 %, soit 78,5 milliards de FCFA) affichent les hausses les plus significatives. Les rémunérations des salariés progressent également de 9,3 %, représentant 68,8 milliards de FCFA supplémentaires.
Les investissements, quant à eux, s’établissent à 845,6 milliards de FCFA, dont près de 42,1 % sont financés grâce à des ressources extérieures. Bien que la progression soit modeste (+1,4 %), elle reflète une hausse des acquisitions d’actifs fixes (+4,1 %, soit 32,8 milliards de FCFA), partiellement contrebalancée par une réduction des actifs non produits (-52,2 %, soit 21,1 milliards de FCFA).
Malgré ces évolutions, le besoin de financement de l’État burkinabè s’est accru, atteignant 501,5 milliards de FCFA, soit une dégradation de 9,9 % (+45 milliards de FCFA) par rapport à septembre 2023. Ce déficit a été couvert principalement par une accumulation nette de passifs (499,5 milliards de FCFA) et une légère acquisition d’actifs financiers (3,2 milliards de FCFA).
Par Ouattara