Présente sur le marché des prêts Samouraï depuis 2017, la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) vient de franchir une nouvelle étape dans sa stratégie d’élargissement de sa base d’investisseurs. Elle a en effet réussi l’émission de ses premières obligations Samouraï sur le marché obligataire japonais. Le jeudi 14 novembre dernier à Tokyo, la banque a levé 81,3 milliards de yens japonais (JPY), soit environ 530 millions de dollars, à travers des obligations Samouraï, dont 67,2 milliards de JPY répartis en cinq tranches régulières à taux fixe, avec des maturités de 2, 3, 5, 7 et 10 ans. Cette transaction s’adresse principalement aux investisseurs institutionnels.
Et ce succès ne s’arrête pas là : la banque a également réalisé l’émission de sa première obligation Retail Samouraï, d’un montant de 14,1 milliards de JPY, avec une maturité de 3 ans à taux fixe. Avec SMBC Nikko comme unique gestionnaire principal, les obligations d’Afreximbank ont obtenu la notation « A- » de l’agence de notation japonaise Japan Credit Rating Agency.
Sur les différentes maturités, 34 % des obligations ont été souscrites par des gestionnaires d’actifs, 21 % par d’autres investisseurs locaux (au Japon), 18 % par des banques régionales, 16 % par des investisseurs offshore, 6 % par des assureurs-vie et 5 % par des coopératives centrales.
Cette transaction revêt une importance majeure : il s’agit de la première émission d’obligations Samouraï par une banque multilatérale de développement (BMD) basée en Afrique. Elle ouvre la voie à d’autres émetteurs africains pour accéder non seulement au marché obligataire japonais, mais aussi aux segments réguliers et retail du marché Samurai.
C’est également la première émission d’obligations Samouraï autonomes par un émetteur africain depuis la crise financière mondiale de 2008. De plus, Afreximbank a réussi à capter l’intérêt à la fois des investisseurs institutionnels centraux à Tokyo, des investisseurs régionaux à travers le Japon et, dans une certaine mesure, des investisseurs non japonais. Ainsi, la banque a attiré près de 150 commandes pour ses obligations, un chiffre nettement supérieur à celui de ses précédentes transactions.
Selon la direction de la banque, l’objectif principal de cette opération était de diversifier la base d’investisseurs et les marchés d’Afreximbank. L’institution a déjà atteint un niveau de référence avec une transaction de plus de 30 milliards de JPY, tout en maximisant la taille des tranches à plus long terme, notamment celles à 10 ans. Cela représente une exception notable pour les premiers émetteurs sur le marché japonais, où la demande se concentre généralement sur des maturités plus courtes, comme celles à 2 ans.
Par Léon Yougbaré