Le secteur de la microfinance dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UMOA) poursuit sa dynamique de croissance au deuxième trimestre 2024, malgré des défis persistants. Avec 539 institutions de microfinance (SFD) recensées à fin juin 2024, contre 540 au trimestre précédent, ces structures desservent 18,92 millions de clients à travers un réseau de 4 921 points de service, en hausse par rapport aux 17,77 millions de bénéficiaires et 4 544 points enregistrés un an plus tôt.
Ces institutions de microfinance ont collecté 2 416,7 milliards FCFA à fin juin 2024, marquant une augmentation de 2,8 % (65,7 milliards FCFA) par rapport au trimestre précédent, et une progression annuelle de 10,7 %. Cette croissance concerne tous les pays de l’Union, avec des hausses notables au Sénégal (+3,1 %), au Burkina Faso (+3,8 %), en Côte d’Ivoire (+2,6 %) et au Togo (+2,2 %).
L’épargne reste cependant inégalement répartie : 43,8 % des dépôts proviennent des hommes, 21,2 % des femmes et 35,0 % des groupements. Les dépôts à vue dominent avec 55,4 % du total, suivis des dépôts à terme (23,5 %) et des autres formes (21,1 %). Le montant moyen des dépôts par client s’établit à 127 710 FCFA, en légère hausse trimestrielle (+0,4 %) et annuelle (+4,0 %).
Les encours de crédits ont atteint 2 561,2 milliards FCFA au 30 juin 2024, soit une augmentation trimestrielle de 1,7 % et annuelle de 14 %. Si le Sénégal et le Togo enregistrent des hausses significatives (+5,9 % et +1,2 % respectivement), des baisses ont été observées au Mali (-2,1 %) et au Burkina Faso (-0,6 %).
La répartition des crédits montre une prépondérance des concours à court terme (49,7 %), tandis que les prêts à moyen et long termes représentent respectivement 30,1 % et 20,2 %. En termes de clientèle, les hommes bénéficient de 52,3 % des crédits, contre 19,0 % pour les femmes et 28,7 % pour les groupements.
Malgré cette dynamique, la qualité du portefeuille de crédits reste une préoccupation majeure. Le taux de dégradation brute s’établit à 7,9 % à fin juin 2024, contre 7,6 % au trimestre précédent, bien au-delà de la norme maximale de 3 %. Cette dégradation est liée à une hausse de 6,2 % des créances en souffrance, supérieure à la croissance globale des crédits.
Par Ouattara