Au Burkina Faso, le secteur des crédits bancaires traverse une période de repli marqué, tandis que les indicateurs de la microfinance montrent des signes de résilience. Cette divergence met en lumière les défis et opportunités du financement dans un contexte économique complexe.
En septembre 2024, le volume des crédits octroyés par les banques burkinabè a reculé de 33,8 %, passant de 217,5 milliards de FCFA en août à 144,1 milliards de FCFA. Sur un an, la diminution atteint 13,1 %. Les sociétés non financières publiques ont particulièrement souffert, enregistrant une chute spectaculaire de 85,21 % des crédits. Les autres sociétés non financières et les institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLM) ont également vu leurs financements diminuer de 51,22 % et 51,14 %, respectivement.
En revanche, certains segments connaissent une augmentation notable : les crédits accordés aux administrations centrales et au personnel des banques ont respectivement progressé de 97,8 % et 45,64 %.
Du côté des motifs de crédit, tous les usages principaux accusent un net recul. Les crédits de trésorerie ont chuté de 65,6 %, ceux, à la consommation, de 49,6 %, et ceux destinés à l’équipement de 46,7 %. Seule la catégorie des crédits dits « autres » affiche une croissance significative, avec une augmentation de 87 %.
En moyenne, le volume de crédits bancaires octroyés au troisième trimestre 2024 s’établit à 153,2 milliards de FCFA, soit une baisse de 9,98 % par rapport au trimestre précédent et de 14,46 % sur un an.
Si le secteur bancaire accuse un net recul au niveau des crédits octroyés, les Systèmes financiers décentralisés (SFD) montrent une meilleure résilience. Bien que leur nombre soit passé de 124 au premier trimestre 2024 à 121 au second trimestre, soit une baisse de 2,4 %, leurs performances financières restent positives.
L’encours de crédit des SFD a atteint 365,4 milliards de FCFA au second trimestre, marquant une hausse de 0,8 % par rapport au trimestre précédent et de 10,2 % en glissement annuel. L’encours de l’épargne progresse également, passant de 422,6 milliards de FCFA au 31 mars 2024 à 440,9 milliards de FCFA au 30 juin 2024, soit une augmentation annuelle de 11,3 %.
Par ailleurs, l’épargne moyenne s’élève à 287 771,8 milliards de FCFA, révélant une croissance de 1,2 % par rapport au trimestre précédent.
Par Bernadette W.Gansonré