Un récent rapport du Fonds Monétaire International (FMI) révèle qu’environ 90 % des pays membres de l’Union africaine (UA) devront mobiliser davantage de recettes fiscales et mener des réformes profondes pour stimuler une croissance durable. Selon le document intitulé « G20 Report on Strong, Sustainable, Balance, and Inclusive Growth » publié en novembre 2024, l’économie du continent devrait connaître un rebond, avec un taux de croissance attendu de 4,4 % en 2029, contre 3,3 % en 2023, atteignant ainsi des niveaux similaires à la moyenne enregistrée avant la pandémie.
Le FMI met toutefois en garde : cette reprise dépendra en grande partie de la capacité des gouvernements à mettre en œuvre des réformes structurelles majeures. Parmi les priorités identifiées, les politiques budgétaires, la gouvernance, l’éducation et les compétences figurent en tête de liste.
Près de trois quarts des économies de l’UA doivent encore renforcer leurs cadres de gouvernance. Le rapport souligne l’urgence de consolider l’État de droit, de lutter contre la corruption et d’améliorer la gestion des finances publiques. L’objectif : instaurer une transparence accrue, tant dans les administrations publiques que dans les entreprises d’État, tout en respectant les normes internationales de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
Le FMI insiste sur la nécessité pour les pays africains de diversifier et d’accroître leurs recettes fiscales, tout en maîtrisant les dépenses publiques. Une gestion budgétaire rigoureuse est jugée essentielle pour garantir que les ressources soient affectées en priorité aux dépenses sociales indispensables, telles que la santé et l’éducation.
Pour environ la moitié des pays de l’UA, le rapport recommande également de réformer les systèmes éducatifs. Il s’agit non seulement d’améliorer l’accès et la qualité de l’enseignement à tous les niveaux, mais aussi de réduire l’inadéquation entre les compétences enseignées et les besoins du marché du travail. Des efforts accrus sont également nécessaires pour développer la formation professionnelle et l’enseignement technique.
L’inclusion récente de l’UA dans le G20 reflète son importance croissante sur la scène mondiale, mais le FMI rappelle que l’essor démographique du continent représente un défi de taille. Les économies africaines devront créer suffisamment d’emplois pour absorber des millions de jeunes arrivant chaque année sur le marché du travail.
Cependant, à moyen terme, des obstacles demeurent. Les ratios d’endettement public élevés dans plusieurs pays de l’UA et du G20 limitent les marges de manœuvre budgétaire, tandis que les coûts croissants du service de la dette freinent les investissements nécessaires au développement.
Le rapport avertit également que certains marchés africains, malgré une légère réduction des spreads en 2024, continuent de faire face à des coûts d’emprunt élevés. Cela complique le refinancement des dettes arrivant à échéance et rend ces économies vulnérables aux fluctuations des conditions financières internationales.
Par Ouattara