Les ex-employés de African Mining Services (AMS), recrutés par SAER Emploi Burkina, étaient face à la presse nationale dans la matinée de ce mardi 26 novembre 2024, à Ouagadougou. L’objectif était de présenter la situation difficile qu’ils vivent et, par la même occasion, d’inviter l’autorité judiciaire à se pencher sur leur cas.
Ils sont au total 57 travailleurs à avoir été remerciés par la société African Mining Services (AMS) en décembre 2023. En conférence de presse, ces ex-employés ont attiré l’attention de l’autorité judiciaire sur l’urgence de leur situation, tout en appelant à une action immédiate. L’occasion également pour eux de solliciter la solidarité de tous les citoyens, convaincus que cela pourrait arriver à d’autres. Mais d’abord les faits : selon l’ex-délégué du personnel, Brahima Traoré, les délégués ont été convoqués à une rencontre organisée par AMS, sous-traitant de SOMISA, en octobre 2023, pour annoncer la baisse des volumes d’extraction minière sur le site de Sanbrado à partir du 1ᵉʳ janvier 2024, impliquant une réduction du personnel en raison de cette baisse de production. Les travailleurs reprochent à la société AMS d’avoir volontairement créé cette situation en leur imposant, les années précédentes, de dépasser les volumes d’extraction minière demandés par le client SOMISA. Ainsi, les 57 travailleurs ont été licenciés le 31 décembre 2023 après de multiples négociations infructueuses.
En réponse à cette « injustice », ces désormais ex-employés ont saisi le Tribunal du travail de Ouagadougou dans l’espoir de faire valoir leurs droits. Cependant, le dossier traîne dans le système judiciaire. En ce qui concerne le cas des délégués, l’entreprise a fait appel de la décision du tribunal exigeant leur réintégration. Depuis, ce dossier est pendant devant la chambre sociale de la Cour d’appel. Quant au dossier des autres employés, il est toujours en attente de programmation au niveau du Tribunal du travail de Ouagadougou.
Convaincus que la justice doit primer en toute chose, ces travailleurs invitent ainsi l’autorité judiciaire à prioriser leur dossier afin de mettre fin à leur misère. « Nous demandons à SAER Emploi et à AMS, nos ex-employeurs, d’être plus sensibles à notre cri de cœur pour qu’une issue heureuse soit trouvée à ce problème qui nous ronge, nous et nos familles », a déclaré Brahima Traoré, rappelant que la majorité de ces travailleurs licenciés sont toujours au chômage depuis bientôt un an.
Par Léon Yougbaré