Le Gouvernement Sénégalais a dévoilé son projet de budget pour 2025, estimé à 6 395,1 milliards FCFA, soit une réduction de 8,68 % par rapport aux 7 003,6 milliards FCFA de 2024. Cette baisse de 608,6 milliards FCFA s’accompagne d’une réorientation des priorités économiques et sociales, alors que le pays affiche une ambition de croissance fixée à 8,8 %.
Les recettes fiscales, moteur principal du financement, atteindront 4 359,6 milliards FCFA, marquant une hausse de 180 milliards FCFA (+4,3 %) par rapport à l’année précédente. À l’inverse, les dons globaux demeurent modestes avec une contribution totale de 200 milliards FCFA, dont 45 milliards FCFA affectés directement au budget de l’État.
Le service de la dette, en forte progression, absorbera 932,1 milliards FCFA, contre 578,3 milliards FCFA en 2024, soit une augmentation de 354 milliards FCFA. Cette charge grandissante reflète les défis liés à l’endettement dans un contexte où le pays s’efforce de maintenir son équilibre macroéconomique.
Dans le domaine des dépenses, des secteurs stratégiques comme l’éducation, la formation professionnelle et l’agriculture figurent parmi les grandes priorités. Une enveloppe de 1 377 milliards FCFA est dédiée à l’éducation, afin de former des ressources humaines compétentes pour répondre aux besoins du marché du travail et aux ambitions de développement national. L’agriculture, quant à elle, bénéficiera de plus de 1 070 milliards FCFA, visant à améliorer la productivité, développer les filières porteuses, notamment agropastorales et halieutiques, et renforcer les capacités de transformation locale. Ces efforts s’inscrivent dans une stratégie visant à réduire la dépendance aux importations et à ouvrir des débouchés sur les marchés internationaux.
Les dépenses sociales, représentant 1 885 milliards FCFA, contre 1 844 milliards FCFA en 2024, occupent une place centrale. Ces fonds, équivalents à 34,5 % du budget général hors charges de la dette, soutiendront notamment l’accès aux soins de santé, la correction des inégalités territoriales, les subventions dans les secteurs de l’énergie et de l’agriculture, ainsi que la sécurité des populations et des biens.
Par Ouattara