La Chambre de commerce et d’industrie du Burkina (CCI-BF), en collaboration avec l’Ordre National des Experts-Comptables et des Comptables Agréés du Burkina Faso (ONECCA-BF), a organisé une conférence publique axée sur l’examen du budget, le vendredi 27 décembre 2024 dans la salle de conférence de la CCI-BF. Cette conférence s’inscrit dans un contexte où l’économie fait face à de nombreux défis
Placée sous le thème « Examen du budget et redevabilité du gouvernement », la conférence publique a offert un cadre d’échange pour analyser le budget 2025, examiner l’état de son exécution et discuter des stratégies pour une gestion budgétaire efficace, inclusive et durable Pour Mahamady Koussoubé, Directeur général de la CCI-BF, afin d’atténuer les risques liés à la gestion budgétaire, « il apparaît nécessaire de veiller à ce que les processus budgétaires de gestion des fonds publics soient bien définis pour guider les entités sur la rationalisation, la bonne gestion et la redevabilité » Par ailleurs, cette conférence a également pour objectif de promouvoir le civisme fiscal auprès du secteur privé en vue d’une meilleure redevabilité de l’action gouvernementale.

Les experts ont débattu sur quatre sujets, à savoir les méthodologies de la programmation budgétaire et ses processus, le contenu du budget adopté, les outils communautaires et internationaux d’évaluation et l’analyse et évaluation du budget.
Yacouba Traoré, Président de l’Ordre National des Experts-Comptables et des Comptables Agréés du Burkina Faso (ONECCA-BF), a souligné que cette conférence visait à montrer comment le budget est préparé à l’échelle de l’État, depuis l’identification des différents besoins sectoriels, ministère par ministère, jusqu’à leur valorisation en termes financiers

Contenu de la conférence publique à proprement parler
Boureima Sawadogo, expert-comptable et membre de l’ONECCA-BF, a expliqué qu’il s’agissait d’aborder trois points principaux : d’abord la planification, ensuite la compréhension des éléments retenus dans le budget de l’État pour 2025, et enfin le cycle budgétaire (composé de trois étapes : élaboration, exécution et contrôle budgétaire) L’objectif est de faire comprendre au citoyen lambda que l’argent collecté à travers les impôts n’est pas gaspillé. Au contraire, des mécanismes et dispositifs sont mises en place pour s’assurer que les ressources mobilisées sont utilisées à bon escient.
Il a également précisé qu’avant de parler de budget, des études prospectives servent de base à son élaboration au niveau national Le budget 2025 est ainsi adossé au plan d’action de stabilisation et de développement, au Plan national de développement économique et social (PNDES) et à la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD), qui servent de cadres de référence pour la programmation budgétaire annuelle.

Concernant le panel 4, Boureima Sawadogo a indiqué qu’il s’agirait de présenter les mécanismes publics de contrôle budgétaire, en mettant l’accent sur le rôle et la responsabilité de la DGCMEF, des contrôleurs financiers, des contrôleurs internes, de l’ASCE-LC et de la Cour des comptes Il a également évoqué l’implication de l’Assemblée législative de transition, qui assure un contrôle citoyen du budget, ainsi que celle des collectivités territoriales à travers les conseils municipaux et régionaux, qui votent et surveillent l’exécution des budgets locaux.
Enfin, il a mentionné les contributions des acteurs de la société civile, comme le CIFOEB, qui travaillent à rendre le langage budgétaire compréhensible pour le citoyen Les experts-comptables, quant à eux, jouent un rôle clé en contribuant au contrôle a posteriori et à l’amélioration des systèmes de gouvernance et de contrôle interne afin de garantir une utilisation optimale des ressources mobilisées.
Par Bernadette W.Gansonré