Le 23 décembre 2024, les députés de l’Assemblée législative de Transition ont adopté à l’unanimité la loi de finances initiale pour l’exercice 2025. Ce budget prévoit des recettes totales de 3 149,8 milliards FCFA pour des dépenses de 3 612,3 milliards FCFA, laissant entrevoir un défi majeur en matière de mobilisation des ressources. Afin de relever ce défi, le gouvernement burkinabè mise sur une intensification de la collecte des ressources domestiques.
Au cœur de cette stratégie, les régies financières jouent un rôle central, avec en tête la direction générale des Impôts (DGI). Pour 2025, la DGI vise une mobilisation de 1 474,9 milliards FCFA, hors crédits TVA, en hausse de 8,03 % par rapport à 2024, où les recettes s’élevaient à 1 365,2 milliards FCFA. Ces recettes représentent près de 50 % des ressources propres de l’État, estimées à 2 961,9 milliards FCFA, et environ 55 % des recettes fiscales globales, chiffrées à 2 684 milliards FCFA.
La DGI collecte ses recettes à travers diverses catégories. Les impôts sur les revenus, les bénéfices et les gains en capital constituent la plus grande part, avec 861,56 milliards FCFA attendus. Les impôts sur les salaires et autres rémunérations devraient rapporter 23,63 milliards FCFA, tandis que les impôts sur le patrimoine sont prévus à 4,97 milliards FCFA. Les taxes sur les biens et services représentent une autre source importante, avec une prévision de 576,12 milliards FCFA. Par ailleurs, les droits d’enregistrement et de timbre devraient générer 105,99 milliards FCFA, tandis que d’autres recettes fiscales sont estimées à 1,42 milliard FCFA. Au total, les recettes fiscales prévues par la DGI s’élèvent à 1 573,69 milliards FCFA.
Les recettes non fiscales, bien qu’à moindre échelle, complètent ce tableau. Elles incluent les droits et frais administratifs, estimés à 878,3 millions FCFA, ainsi que les pénalités, prévues à 353,87 millions FCFA, pour un total de 1,23 milliard FCFA. Pour atteindre ces objectifs ambitieux, le gouvernement burkinabè entend mener des réformes afin d’élargir l’assiette fiscale et de renforcer la lutte contre la fraude, la corruption et les pratiques illégales. Ces efforts visent à augmenter la part des recettes propres dans le financement du budget de l’État, tout en réduisant la dépendance aux financements extérieurs. Cette stratégie s’inscrit dans une volonté affirmée de bâtir une base fiscale robuste et durable, capable de soutenir les priorités nationales
Par O.D