Le cours du Brent, référence mondiale du pétrole, a franchi le seuil des 81 dollars le baril lundi 13 janvier 2025. Une première en quatre mois, déclenchée par une série de sanctions imposées par les États-Unis contre l’industrie pétrolière russe.
Ces nouvelles mesures, annoncées vendredi, ciblent plus de 20 filiales de grandes compagnies russes comme Gazprom Neft et Surgutneftegas, ainsi que 180 navires associés à la « flotte fantôme » russe. Les sanctions incluent également les assureurs et d’importants exportateurs de pétrole russe en Asie. L’objectif affiché par Washington : accroître la pression sur Moscou dans le contexte de la guerre en Ukraine, tout en soutenant Kiev dans une éventuelle négociation de paix.
Selon Bloomberg, cette offensive économique intervient à un moment stratégique pour l’administration Biden, à une semaine de la fin du mandat présidentiel. La perte potentielle de l’approvisionnement en brut russe, alors que le marché mondial anticipait un excédent d’un million de barils par jour cette année, pourrait bouleverser l’équilibre de l’offre et de la demande.
Les sanctions ont immédiatement semé le trouble chez les négociants asiatiques. En Chine, des raffineurs indépendants ont convoqué des réunions d’urgence pour déterminer si les cargaisons en transit pourraient encore être réceptionnées. En Inde, des discussions similaires ont eu lieu, avec une préparation à des perturbations des importations pouvant durer jusqu’à six mois.
Ces restrictions prolongent une série de mesures occidentales adoptées depuis le début du conflit entre Moscou et Kiev, dans le but de limiter les revenus énergétiques de la Russie. Toutefois, ces décisions risquent d’accentuer la volatilité des prix mondiaux du pétrole, déjà sous tension face à la baisse potentielle des exportations russes.
Par Amhed Coulibaly