Dans les pays de la Confédération des États du Sahel (CES), les budgets pour l’exercice 2025 sont désormais connus. Bien que ces lois de finances consacrent une part importante aux dépenses liées à la guerre, en raison du contexte actuel, elles n’ont pas négligé les secteurs sociaux et de développement. « Comme quoi, on peut bien faire la guerre tout en se développant. »
Pour le Burkina Faso, la loi de finances a été adoptée par les députés de l’Assemblée législative de transition le 23 décembre 2024. Elle est arrêtée à 3 149,8 milliards FCFA en recettes, dont 2 962 milliards FCFA en recettes ordinaires et 187, 8 milliards FCFA en recettes extraordinaires. Par rapport à 2024, le budget 2025 progresse de 3,9 %, soit 119,1 milliards FCFA. Quant aux dépenses, elles sont projetées à 3 612,3 milliards FCFA, dont 2 402,4 milliards FCFA pour les dépenses ordinaires et 1 209,9 milliards FCFA pour les dépenses en capital, ce qui laisse apparaître un déficit de 462,5 milliards. FCFA, en baisse par rapport à l’année précédente. Les dépenses budgétaires se contractent également de 93,8 milliards FCFA, soit 2,5 % par rapport à 2024. L’épargne budgétaire s’élève à 559 milliards FCFA.
En termes d’affectations sectorielles, plus de 27 % du budget sont répartis aux départements ministériels en charge de la défense et de la sécurité, un choix motivé par le contexte de lutte contre le terrorisme. Près de 40 % du budget sera prévu aux secteurs de l’éducation et de la santé en vue du renforcement du capital humain. Enfin, une part importante des dépenses sera consacrée à l’accélération du développement économique et social, notamment à travers l’agriculture, l’accès à l’eau potable, les infrastructures routières, l’accès à l’énergie, l’industrialisation. , entre autres.
Hausse du budget au Niger
À l’instar du Burkina Faso, les autorités nigériennes ont également revu à la hausse le budget de l’État pour l’exercice 2025. C’est ce que révèle un projet d’ordonnance portant loi de finances budgétaires 2025, adopté en conseil des ministres le 31 décembre 2024. Ce budget, chiffré à 3 033,33 milliards FCFA, marque une nette progression de 4,13 % par rapport à celui de 2024, qui s’établissait à 2 913,06 milliards FCFA. Une grande partie de ce budget sera consacrée aux charges de l’État, soit 2 526,72 milliards FCFA, tandis que 506,61 milliards FCFA seront alloués aux charges de trésorerie.
Selon le gouvernement, ces dépenses seront orientées vers les priorités sociales et économiques du pays. Une partie du budget sera dédiée à la prise en charge des pécules des contractuels pour renforcer la stabilité de l’administration publique, tandis qu’une autre sera consacrée à des investissements dans les infrastructures, afin d’améliorer les bases du développement économique et social. . Ce budget couvre également les dépenses sociales, notamment dans les secteurs de la santé et de l’éducation, pour garantir un meilleur accès des populations aux services essentiels. D’importantes mesures fiscales sont prévues par l’exécutif nigérien pour une mobilisation optimale des ressources et une relance de l’économie.
Au Mali, le budget dégage un déficit de 580 986 milliards FCFA
Au Mali, le Conseil national de la transition (CNT), faisant office de parlement, a adopté le budget 2025 de l’État. Il se chiffre à 2 648,9 milliards FCFA en recettes et à 3 229,9 milliards FCFA en dépenses, soit un déficit de 580 986 milliards FCFA.
Concernant les dépenses, l’exécutif malien prévoit 80,75 milliards FCFA pour les dépenses électorales, dont 6,093 milliards FCFA au profit de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE) et 17,297 milliards FCFA pour les nouveaux organes établis par la Constitution révisée. .
Baisse des allocations pour la défense et la sécurité
Certaines institutions de l’État et des départements ministériels ont vu leur budget augmenter ou diminuer. Il s’agit de l’Agence nationale de la sécurité d’État (ANSE), soit 21 222 milliards FCFA, et de la Présidence de la Transition, dont le budget augmente légèrement à 17 748 milliards FCFA. Deux ministères bénéficient d’une hausse significative de leur financement. Il s’agit du ministère de la Réconciliation nationale, de la Paix et de la Cohésion sociale, dont le budget passe à 12,995 milliards FCFA, et de celui de l’Environnement, soit 25,682 milliards FCFA. En revanche, le ministère de la Défense et des Anciens combattants reçoit 485,058 milliards FCFA, contre 565,706 milliards l’année dernière. Il en est de même pour le ministère de la Sécurité.
Par Léon Yougbaré