Le déficit d’accès à l’énergie en Afrique est alarmant, avec près de 600 millions de personnes non connectées au réseau électrique. Ce chiffre représente 83 % de la population mondiale privée d’électricité. Pour combler cet écart, la Banque africaine de développement et la Banque mondiale, aux côtés d’autres partenaires mondiaux, ont lancé en avril 2024 « Mission 300 », une initiative visant à raccorder 300 millions d’Africains à l’électricité d’ici 2030. Cette initiative s’appuie sur une stratégie combinant le développement des réseaux traditionnels et des solutions innovantes hors réseau pour atteindre les communautés reculées, tout en mettant l’accent sur des modèles de financement durables. Elle ambitionne également de surmonter des défis majeurs, notamment les asymétries de dispositifs dans le financement des projets.
Lors d’une conférence de presse tenue le jeudi 16 janvier 2025, les initiateurs ont annoncé l’organisation du Sommet africain de l’énergie, prévue les 27 et 28 janvier 2025 à Dar es Salaam, en Tanzanie. Cet événement réunira plus de 1 000 participants, dont 13 chefs d’État africains.
Au terme de cette rencontre, il est prévu la signature de la « Déclaration de Dar es Salaam sur l’énergie », qui engagera les gouvernements africains à accélérer l’accès à l’énergie, à promouvoir l’adoption des énergies renouvelables et à attirer davantage d’investissements privés. Dans ce cadre, 13 pays ont été sélectionnés pour accueillir la phase pilote, parmi lesquels le Nigeria, la République démocratique du Congo et la Côte d’Ivoire. Ces pays devront entreprendre des réformes dans cinq domaines clés : la production d’électricité à faible coût, l’intégration énergétique régionale, l’amélioration de l’accès à l’énergie, la promotion des investissements privés et le renforcement des services publics.
Pour encourager le rôle du secteur privé dans la promotion des solutions d’énergie renouvelable distribuée, la rencontre de Dar es Salaam permettra aux institutions financières, telles que la Société financière internationale, de présenter de nouveaux mécanismes d’investissement et des initiatives de financement. Ce sera également une occasion de valoriser les succès déjà enregistrés dans ce type de projets dans certains pays.
Par ailleurs, environ 6 milliards FCFA (10 millions de dollars) ont déjà été engagés par l’Alliance mondiale pour l’énergie au service des populations et de la planète (GEAPP) et la Fondation Rockefeller. Ces fonds serviront à créer un mécanisme d’assistance technique destiné à soutenir des projets d’électrification dans 11 pays africains.
Par Léon Yougbaré