La Banque Centrale du Ghana (BoG) a choisi de maintenir son taux directeur à 27 %, dans un contexte marqué par des pressions inflationnistes persistantes et un environnement économique mondial incertain. Cette décision, annoncée lors du premier point de presse du Comité de politique monétaire (MPC) pour 2025, reflète une posture prudente face aux défis économiques actuels.
Le gouverneur de la BoG, Ernest Addison, a expliqué que cette décision vise à contenir l’inflation, qui reste à un niveau préoccupant malgré les efforts entrepris. En 2024, le Ghana a terminé l’année avec un taux d’inflation de 23,8 %, loin de son objectif de 15 %. La situation s’est aggravée en décembre, où l’inflation a atteint son plus haut niveau en huit mois, en raison de la hausse des prix des denrées alimentaires.
Les causes de cette flambée des prix sont multiples. Des conditions climatiques défavorables, comme les sécheresses et le retard des pluies dans les principales zones agricoles, ont réduit la production alimentaire. À cela s’ajoutent les perturbations des chaînes d’approvisionnement, qui ont intensifié les tensions sur les prix.
Malgré ces difficultés, M. Addison reste optimiste quant à une reprise progressive du processus de désinflation. Il a souligné l’importance d’une discipline budgétaire rigoureuse, inscrite dans le programme économique de la nouvelle administration. La déclaration budgétaire de 2025, qui est encore attendue, sera cruciale pour orienter les efforts de consolidation fiscale.
L’objectif à moyen terme de la Banque, fixé à 8 % ± 2 %, demeure hors de portée à court terme. Cependant, les prévisions de la BoG indiquent une baisse graduelle de l’inflation au fil du temps, bien que ce processus prenne plus de temps que prévu initialement.
Alors que le pays navigue dans un environnement économique complexe, la décision de maintenir le taux directeur souligne l’engagement de la Banque du Ghana à stabiliser l’économie tout en poursuivant ses efforts pour maîtriser l’inflation.
Par O.D