Commodity Markets Outlook, qui signifie « Perspectives des marchés des matières premières » en français, est un rapport périodique produit par la Banque mondiale. Selon les données de la dernière édition dudit rapport, les cours du cacao, à l’échelle mondiale, ont grimpé de 30%. Le kilogramme est vendu en moyenne au-dessus de 10 dollars, soit environ 6 320 FCFA. Cette situation est liée aux mauvaises conditions météorologiques en Afrique de l’Ouest, qui ne favorisent pas de bons rendements, conjuguées à une saison de forte demande. Ainsi, les récoltes de la campagne 2023-2024 sont estimées à 4,2 millions de tonnes contre 4,9 millions lors de la saison précédente, soit une baisse de 14%. Cette baisse est imputable à celle de la production en Côte d’Ivoire et au Ghana, les deux pays fournissant près de 60% du cacao mondial.
L’espoir d’une amélioration reste cependant possible, car, selon le rapport, la situation météorologique s’annonce favorable en Côte d’Ivoire dans les principales régions productrices pour la campagne 2024-2025. Cela pourrait entraîner une augmentation de la production de l’ordre de 17%, avec pour conséquence, sur le plan mondial, l’amélioration des conditions d’approvisionnement. Cette progression au niveau de la production devrait aussi impacter les coûts, les réduisant de 13% en 2025 et de 2% en 2026, selon les projections de l’institution de Bretton Woods, qui prévoit l’arrivée d’un supplément d’offre sur le marché.
À l’instar du cacao, le café a aussi fait l’objet de mauvaises récoltes au cours de la campagne 2023-2024, estimée à 169,8 millions de sacs. Projetée à 172,4 millions de sacs pour la campagne 2024-2025, la production de café reste, malgré tout, inférieure à son niveau de 2020-2021. Ainsi, les prix du café arabica, en décembre 2024, se sont envolés de 13%, atteignant un niveau supérieur de plus de 60% à celui observé il y a un an. Quant aux prix du café robusta, ils ont progressé de 5% par rapport au mois précédent, pour se situer à plus du double de ceux enregistrés à la même période en 2023. Cette augmentation est toutefois atténuée par l’amélioration des conditions météorologiques en Asie de l’Est. En revanche, pour l’arabica, la production du Brésil pour la saison 2024-2025 laisse entrevoir des signes de déficits considérables qui risquent de se prolonger la saison suivante. Les prix devraient alors régresser d’environ 5% en 2025 et se stabiliser en 2026, selon les prévisions. Concernant le café robusta, la diminution des prix suivra le même rythme que celui de l’arabica en 2025. La baisse de son cours en 2026 est estimée à 7%.
Par ailleurs, les prix du thé, à la différence des autres matières premières, se sont stabilisés en décembre 2024. En effet, les prix moyens du thé ont fléchi de 4% en décembre, en raison de la baisse des cours sur les marchés aux enchères de Calcutta (-18%) et de Mombasa (-2%) en Inde. En revanche, à Colombo, au Sri Lanka, les cours ont rebondi de 4%. Le rapport indique que les marchés mondiaux du thé demeurent globalement bien approvisionnés, malgré des difficultés d’offre persistantes chez plusieurs producteurs d’Afrique de l’Est, en particulier en Ouganda. Selon les prévisions, les prix du thé resteront stables en 2025 après une hausse estimée à 13% en 2024. Cela est imputable au redressement de l’offre provenant de l’Asie du Sud, plus particulièrement en Inde, et à la faible croissance de la demande au Moyen-Orient.
Par Léon Yougbaré